mercredi 20 septembre 2017

LA PRUEBA EXTERNA BACHIBAC EN ANDALUCIA / L'ÉPREUVE EXTERNE BACHIBAC EN ANDALOUSIE





Copia de la carta enviada por mí a diversos responsables del Institut Français y la embajada de Francia en España:

En tant que professeur de Langue et Littérature Française (LLF) au lycée bilingue Drago à Cadix (Espagne), je m'adresse à vous pour vous communiquer mon inquiétude par rapport au système d'obtention du diplôme BAC par les élèves andalous, moyennant le programme international BACHIBAC.
La Junta de Andalucía, responsable du programme en Andalousie, a établi, selon une interprétation toute particulière de la législation nationale interdisant que les profs examinateurs évaluent leurs propres élèves (Resolución de 4 de noviembre de 2015, de la Secretaría de Estado de Educación, Formación Profesional y Universidades, por la que se dictan instrucciones relativas al programa de doble titulación Bachiller-Baccalauréaut correspondiente al curso 2015/2016), une méthode d'évaluation des dites épreuves externes BACHIBAC, dont le jury (Il y en a un pour chaque établissement appartenant au programme) peut être formé par des profs du même établissement que les candidats, à la seule exception des profs de Terminale de chaque promotion.
D'une part, je considère que cette mesure, permettant certainement à la Junta d'épargner quelques frais de déplacement d'examinateurs, nuit, en revanche, au droit à l'égalité de conditions d'obtention du BAC des candidats en France, dont les épreuves BAC sont VRAIMENT externes à leurs lycées ; d'autre part, d'après l'organisation des établissements espagnols, rassemblant les classes de Cinquième à même Terminale, est presque impossible qu'un prof ne finisse pas par évaluer des anciens élèves (voire de Seconde et Première) comme candidats BACHIBAC. La dignité donc du professorat andalou, dont le professionnalisme est hors de question, exige qu'il ne soit pas du tout passible, face à l'extérieur, du moindre suspect de manque d'impartialité. En fait, il y a des collègues qui ont déjà refusé d'évaluer leurs anciens élèves.
En conclusion, je crois que ce système d'évaluation dévalorise le diplôme que nos élèves décrochent avec tant d'illusion, en établissant une inégalité de conditions touchant les candidats en France, et décourage, enfin, le méritoire effort quotidien des profs BACHIBAC, face à l'évidence d'un BAC fait maisonL'honneur du Baccalauréat l'exige aussi.

vendredi 28 avril 2017

BACHIBAC 2016/2017: ACCESO A LA UNIVERSIDAD Y OTROS ASPECTOS DE INTERÉS




desde el Servicio de Programas Educativos Internacionales, remitimos la información siguiente facilitada por el Servicio de Ordenación de las Enseñanzas de Régimen General:  

"Por indicación de la Jefa del Servicio de Ordenación de las Enseñanzas de Régimen General, nos ponemos en contacto con usted para trasladarle la información que nos ha hecho llegar el Ministerio de Educación a través de correo electrónico, así como otros aspectos de interés para el desarrollo del Programa Bachibac en su centro docente.
Desde el Ministerio nos comunican lo siguiente:
1.- Ante las consultas recibidas en el mismo Ministerio y en la Agregaduría de Cooperación de la Embajada francesa, se comunica que el procedimiento de acceso a la Universidad del alumnado Bachibac sigue siendo muy parecido al de años anteriores. Incluso, con un factor de ventaja, este año, si lo desean, el alumnado que opte por acceder a la Universidad como españoles pueden “librarse” de dos materias en la EBAU, mientras que antes tenía que hacer la PAU “obligatoria” completa. Así, este alumnado no tendrá que realizar las pruebas correspondientes a Primera Lengua Extranjera ni la de Historia de España. Cuando se envíe a la Universidad la relación de alumnado que va a participar en la EBAU, se deben comunicar también las calificaciones obtenidas en la prueba externa Bachibac, para que les sean computadas en las materias Primera Lengua Extranjera II e Historia de España, respectivamente. Igualmente, se entiende que algunas de las calificaciones obtenidas en las pruebas de acceso pueden ser utilizadas para subir nota, en función de las ponderaciones que establezcan las Universidades en la fase de admisión.
A su vez, igual que en años anteriores, si deciden acceder a la Universidad con su título de Baccalauréat francés, no tendrán que presentarse a la EBAU; no obstante, de manera voluntaria, podrán examinarse de las materias de su elección para poder subir su nota, en función de las ponderaciones que establezcan las Universidades. La ventaja, en este caso, es que nuestros alumnos se examinan de esas materias con el resto de compañeros, en la misma Administración educativa en la que terminen sus estudios.
De todas maneras, parece recomendable que los alumnos lo hagan todo, para que luego puedan elegir, en función de la nota más favorable:
-como españoles: 40% EBAU (media aritmética de calificaciones de la prueba “obligatoria”, teniendo en cuenta que pueden usar las calificaciones de la prueba externa Bachibac de Historia de España y Francia y Lengua y Literatura francesas para Historia de España y Primera Lengua Extranjera, respectivamente, sin necesidad de examinarse de ellas en la EBAU) + 60%, calificación final de la etapa.
-como franceses: nota de su Baccalauréat (30%, nota de la prueba externa Bachibac+ 70%, calificación final de la etapa)
En ambos casos, podrán subir nota examinándose de manera voluntaria de, al menos, dos materias de opción, en función de las ponderaciones que establezca la Universidad a la que quieran acceder.

Finalmente, desde el Servicio de Ordenación de Enseñanzas de Régimen General se recuerda a los centros que el alumnado Bachibac debe estar matriculado correctamente en el Sistema de Información Séneca de acuerdo al currículo que cursa, de conformidad con lo comunicado por cada centro a esta Dirección General para el curso escolar 2016/17 y lo establecido por la Instrucción 1/2017, de 17 de enero, por la que se regulan determinados aspectos de las enseñanzas del programa de doble titulación Bachiller-Baccalauréat en centros docentes de la Comunidad autónoma de Andalucía.
Según el apartado quinto de la citada Instrucción, el alumnado Bachibac no cursa las materias de Religión o Educación para la Ciudadanía y Derechos Humano, por lo que no puede estar matriculado en las mismas.
Los centros que hayan optado por que el alumnado de 2º de Bachibac curse la materia del bloque de libre configuración autonómica para completar el currículo mixto, debe tener matriculado a ese alumnado en dicha materia.

Esta indicación es relevante, debiendo proceder de inmediato a la correcta matriculación del alumnado Bachibac en aquellos centros en los que se esté dando alguna de las irregularidades señaladas.

EXPRIMER LE BUT

Clique ICI pour avoir accès à la théorie (à étudier et à copier dans les cahier)
Exercices à faire dans le cahier. ATTENTION: pas de correction en ligne !



lundi 24 avril 2017

PRODUCTION ÉCRITE DELF B2


Sujet:

Vous pensez que votre lycée ne met pas suffisament l'accent sur l'information aux élèves à propos des études universitaires. Vous avez donc décidé de créer avec d'autres élèves de votre classe une petite association de promotion des relations université-école. Vous écrivez une lettre au proviseur du lycée pour lui présenter votre projet et lui demander de l'aide (personnelle et matérielle) pour cette initiative (250 mots environ)

dimanche 23 avril 2017

EXPRESSION DE LA CONSÉQUENCE




La conséquence: théorie.

La conséquence: exercices.

Exercice 1

Exercice 2





EXPRESSION DE LA CAUSE







EX 1 DANS LE CAHIER

Ex 2 DANS LE CAHIER

Ex 3 En ligne - Facile

Ex 4 
En ligne - Pour en savoir plus

Ex 5  En ligne - Pour en savoir plus



CAUSE + LEXIQUE DES SENTIMENTS

D'après vous, quels sentiments éprouvent les personnages de CES IMAGES ? quelle en est la cause? (7 photos minimum) - Interdiction d'utiliser : "triste, content, bon, mauvais", et leurs formes au féminin, bien sûr...

corrigé grille de connecteurs

RÉVISION GRAMMAIRE


2.     Le passé simple

mercredi 5 avril 2017

...ET "VENDREDI" COMME SOURCE D'INSPIRATION

QUESTIONS DE COMPRÉHENSION:



1. Comment M. Humeau a-t-il eu connaissance du livre du Tournier? (1 p.)

2. Pourquoi a-t-il chosi ce livre pour l'adapter en musique? (2 p)

3. Faites un résumé de ce que Romain Humeau expose à propos du roman (3 p)

4. Comparez-le avec vos propres connaissances. Qu'est-ce que cela vous apporte de nouveau? (3 p)





mardi 4 avril 2017

F. GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch. 10-13





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi prochain)

1. À quel phénomène Narcise devient-il une exception? Comparez-le au cas de Robinson. (pp. 271-272)

2. Octave se demande s'il y a un savoir des sauvages. Pourquoi se pose-t-il cette question? (pp. 294-296)

3. À quelle occasion le Sauvage blanc se présente-t-il comme Narcisse Pelletier? Pourquoi? (pp. 318-321)

4. Pourquoi Narcisse ne se porte pas au secours de la fille violée? Qu'en pensez-vous? (pp. 322-323)

5. Comment Narcisse définit-il l'Adamologie? (pp. 331-334)



Image: Le phare des baleines, sur l'île de Ré

mercredi 29 mars 2017

F. GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch. 8-9




QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi prochain) 10 p.


1. Pourquoi se méfie-t-on de la réalité de l'aventure de Narcisse lors de sa présentation dans la Société de Géographie? (pp. 222-223)

2. Comment interprétez-vous la réponse de Narcisse à la question du R. P. Leroy? (pp. 226-227)

3. Quel est le premier mot que Narcisse apprend de la langue des indigènes? comment? (pp. 234-235)

4. Quels sentiments éprouve Narcisse envers eux? (pp. 236-239)

5. Quelle est l'impression que Narcisse fait à l'Impératrice? (pp. 245-255)



Image: Eugénie de Montijo, Impératrice des Français

lundi 20 mars 2017

"VENDREDI" COMME TORTURE


QUESTIONS DE COMPRÉHENSION:

1. Combien de temps met la fille pour lire le livre?

2. Quel en est son avis?

3. Pourquoi pensez-vous qu'elle ne l'aime pas?



mercredi 15 mars 2017

FRANÇOIS GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch. 7




QUESTIONS DE COMPRÉHENSIONS (Pour mardi prochain)


1.Porquoi Narcisse se précipite-t-il à récupérer la perle qu'il vient de jeter loin de soi? Mettez cet acte en rapport avec l'accumulation de monnaies de la part des deux Robinsons (pp. 193-194).

2. Quelle impréssion Narcisse donne-t-il lors de son retour à son village de naissance? Expliquez (pp. 199-202)

3.Pourquoi le curé dit-il à la messe que Narcisse n'est pas comme le fils prodigue? (pp. 200-201)

4. Octave pense-t-il qu'il aurait été mieux d'emmener Narcisse de retour avec les Sauvages? (p. 206)

5. Pourquoi Octave considère-t-il Narcisse comme un "Nouvel Ulysse" (pp. 206-207)



Image: Rembrandt, "Le fils prodigue"

mercredi 8 mars 2017

FRANÇOIS GARDE, "Le sauvage blanc", ch. 6





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (Pour mardi prochain) (10 points)


1. À l'heure de penser à la construction d'un engin flottant, à lequel des deux Robinson Narcisse se ressemble-t-il? (pp. 163-164)

2. Pourquoi Narcisse pleure-t-il après s'avoir donné du plaisir de sa main? (pp. 168-169) Quelle relation trouvez-vous avec la vie sexuelle de Robinson sur son île?

3. Dans quel nouveau contexte Narcisse fait-il pour l'énévième fois son affirmation d'identité? (p. 170)

4. Comment s'est transformée cette affirmation d'identité et comment Octave l'interprète-t-il? (p. 175)

5. Dans quel mesure Octave considère-t-il différente l'experience de Narcisse de celle des "modernes Robinsons" et d'autres marins naufragés? (pp. 178-180)




Imagen: photograme du documentaire "L'expédition du Kon-Tiki"

lundi 20 février 2017

FRANÇOIS GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch. 5





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour Mardi prochain) (10 points)


1. Comment change l'affirmation d'identité de Narcisse par rapport aux antérieures? (p. 135)

2. Qui est pour Narcisse le premier sauvage à s'intéresser à lui? Qu'est-ce que ça veut dire "Amglo"?(pp. 139-140)

3. Pourquoi Octave affirme que Narcisse n'apprenait pas le français avec lui;" il le redécouvrait, et le redécouvrait même sans mon aide". Quel a été l'épisode déclencheur de cette découverte? (pp. 148-151)

4. Pourquoi l'équipage du Strathmore était reconnaissant à Narcisse? Qu'est-ce que cela indique? (pp. 154-157)

5. "Qu'est-ce qu'un sauvage?" pourquoi Octave se pose-t-il cette question? Récuperez l'extrait de Montaigne sur les sauvages et la controverse de Valladolid (p. 158)






Image: John Buckland Wright

mercredi 15 février 2017

FRANÇOIS GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch. 4


QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi prochain) (10 points)

1. Quelle est la promesse que Narcisse se fait-il et que fait-il ensuite? (p. 110-111) Comment expliquer las actions de la vieille femme envers Narcisse (pp. 118-119)


2. À quelles conclusions arrive Octave lors de son travail pédagogique avec le Sauvage Blanc? (pp. 123-124)



3. Pourquoi Octave conclue-t-il que Narcisse "ne connaît pas la pudeur"? (pp. 127-128)



4. Le voyage de retour de Narcisse vers notre monde n'aura lieu qu'une fois et dans un seul sens". Expliquez cette affirmation en le mettant en rapport avec l'expérience de l'enfant-loup du film "L'enfant sauvage" de F. Truffaut (en voir l'extrait en bas) (pp. 129)



5. Pourquoi Narcisse se montre-t-il plus civilisé que Bill le bagnard? Dans quelle mesure cela reproduit le mythe du Bon Sauvage? (pp. 128-129)




lundi 13 février 2017

LE FUTURISME AUX TRANCHÉES









1. Comparez l'image de la guerre fournie par les deux tableaux, dont le premier futuriste et le deuxième expresioniste.
2. Regardez la vidéo et comparez les caractéristiques du futurisme avec la conception de l'art du policier qui rend visite à Cendrars dans La main coupée.


Images: Gino Severine et Otto Dix

mardi 7 février 2017

FRANÇOIS GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch.3





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi prochain) (10 points)


1. Comment Narcisse s'adresse-t-il aux sauvages et quelle est leur réaction? (pp. 82-83)

2. Pourquoi pensez-vous que les sauvages immobilisent Narcisse, le dénudent de force, et lui arrachent le lobe de l'oreille où il portait un anneau de laiton doré? (pp. 88-91) Mettez cet acte en rapport avec le concept d'acculturation.

3. Quelle est pour Narcisse la valeur de cet anneau? (pp. 91-92)

4. Narcisse accepte-t-il de se retrouver nu parmi les sauvages? pourquoi? (pp. 92-93)

5. Quelle est la réaction du Sauvage Blanc quand il rencontre les matelots du John Bell? (pp. 98-100)




Image: Irving Penn

vendredi 3 février 2017

L'ÉCRIVAIN COMME BOURLINGUER: BLAISE CENDRARS




Qu'est-ce que vous apprenez à propos des suivants aspects de la vie de Blaise Cendrars? (10 points)

1. Sa biographie et voyages

2. Son oeuvre.

3. Ses amours.

4. Sa famille.

5. Ses rapports avec d'autres artistes.

mardi 31 janvier 2017

SEPT CONSEILS POUR BIEN ÉCRIRE UNE LETTRE

Êtes-vous d'accord ?

1 - Notez les sept conseils pour bien écrire une lettre.2 - Est-ce que vous pensez qu'il faut les suivre tous pour rédiger une lettre formelle? Justifiez votre réponse.

lundi 30 janvier 2017

FRANÇOIS GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", ch. 2






QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour le lundi 6 février) (10 points)


1. Comment Narcisse demande-t-il à la vieille femme de lui donner à manger? (pp. 55-56)

2. Que pense-t-il des sauvages qui se cachent de lui? (p. 62-63)

3. De quoi a-t-il peur? (pp. 64-65)

4. Comment Octave organise-t-il ses leçons de français et quels en sont les résultats? (pp. 76-78)

5. Pourquoi Octave considére-t-il important d'obtenir de l'information sur d'autres naufragés ? (pp. 79-80)



Image: Vieille femme aborigène d'Australie, via.

dimanche 22 janvier 2017

FRANÇOIS GARDE, "LE SAUVAGE BLANC", chapitre 1




QUESTIONS DE COMPRÉHENSION: (à faire sur le cahier pour le 30 janvier) (10 points)


1. Comment Narcise pense-t-il avoir recouvré un peu de dignité deux jours après son abandon sur l'île? (p. 27) (1 point)

2. Pourquoi s'abandonne-t-il à l'idée de mourir? (pp. 30-31) (1 p.)

3. Pourquoi Octave de Vallombrun considére-t-il que "voyager est un métier, non un loisir"? (pp. 32-33) (2 p.)

4. Pourquoi Octave est-il déçu comme voyageur et explorateur? (pp. 35-36) (2 p.)

5. Pourquoi se méfie-t-il de l'histoire du Sauvage Blanc? (p. 38) (1 p.)

6. Comment Octave reconnait-t-il le Sauvage comme Français? (pp. 44-48) (2 p.)

7. Par quelles raisons Octave accepte-t-il de ramener le Sauvage en France? (pp. 50-51) (2 p.)

FRANÇOIS GARDE, "CE QU'IL ADVINT DU SAUVAGE BLANC", résumé et rapports avec le "Robinson Crusoe" de Defoe et "Vendredi" de Michel Tournier


Né en 1959, François Garde a notamment été secrétaire général adjoint de la Nouvelle Calédonie et administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises : il a occupé ces fonctions de 1991 à 2010. Il a écrit deux essais : Les Institutions de la Nouvelle-Calédonie, publié en 2003, et Paul-Émile Victor et la France de l'Antarctique, paru en 2006. Avec Ce qu’il advint du sauvage blanc, publié en 2012, il signe son premier roman, inspiré d’un fait réel. L’ouvrage a reçu le Goncourt du premier roman et le prix Jean Giono.



Résumé

Le roman relate l’abandon accidentel d’un jeune matelot vendéen, Narcisse Pelletier, sur une plage d’Australie au milieu du XIXème siècle. Son navire, la goélette Saint-Paul, a accosté sur une île pour refaire des réserves d’eau. Après s’être aventuré dans l’île et éloigné de ses camarades d’équipage, en cherchant vainement un point d’eau sur cette terre inhospitalière, Narcisse se rend compte au bout de quelques instants que la goélette est repartie sans lui. D’abord persuadé que l’équipage va revenir le chercher, il finit par se rendre à l’évidence : les jours passent mais le Saint-Paul ne revient pas.

Narcisse semble condamné à mourir de faim et de soif lorsque survient une vieille femme noire qui le nourrit et prend soin de lui. Peu de temps après, elle l’emmène vers sa tribu, des aborigènes nus qui vivent de chasse et de pêche. Peu à peu adopté par ce peuple, Narcisse apprend leur savoir-faire et, progressivement, leur langue. Il a surtout conscience qu’il ne pourra pas survivre sans eux. Au fil des années, aucun bateau n’ayant abordé l’île, il oublie presque complètement son passé et sa langue maternelle.

Ce n’est que dix-sept ans plus tard qu’un navire anglais, le John Bell, fait escale sur l’île et recueille Narcisse, quasiment de force : les marins, s’étant aperçus qu’il était blanc, l’attirent vers le bateau puis le font embarquer par surprise. Ainsi, arraché une deuxième fois à son milieu familier, Narcisse Pelletier est ramené en France où un passionné de géographie va le prendre sous sa protection et chercher à résoudre l’énigme de son aventure : Octave de Vallombrun.

Pendant plusieurs années, Vallombrun va essayer de réapprendre à Narcisse la langue française et les usages « civilisés ». Il espère surtout que Narcisse va lui raconter son aventure, son passé avant d’échouer sur l’île et comment il est lui-même devenu un sauvage. Cependant, malgré tous les efforts de Vallombrun, Narcisse Pelletier ne reparlera le français que par bribes maladroites et refusera toujours d’évoquer son passé et les « sauvages » ; les questions que son protecteur lui pose semblent même le torturer moralement : il ne peut visiblement se consoler de son brutal déracinement.

Vallombrun va tenter d’intéresser la société de géographie dont il est membre au cas de Narcisse, mais sans succès : les chercheurs ne voient en lui qu’un idiot mutique, traumatisé ou amnésique. Rompant avec la société de géographie, Vallombrun se passionne de plus en plus pour son protégé, allant jusqu’à financer personnellement quatre expéditions en Australie pour essayer de retrouver la descendance présumée de Narcisse, sans résultat. Il pense même avoir découvert, grâce à ses études sur Narcisse, les bases d’une nouvelle théorie du développement humain qu‘il essaiera vainement de formuler.

En 1867, Narcisse Pelletier disparaît peu après avoir subi des questions trop insistantes de Vallombrun sur son passé. Un an plus tard, son protecteur meurt. Il lègue une somme importante à Narcisse, mais sa famille fera casser le testament, ne comprenant pas son attachement pour ce sauvage. Nous ne saurons pas ce qu’est devenu Narcisse Pelletier.



Un roman inspiré d’un fait réel

narcisse_pelletier-copie-1.jpgNarcisse Pelletier est le nom d’un vrai matelot du XIXèmesiècle, natif de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée, et dont l’extraordinaire destin a passionné la presse de son époque et, par la suite, inspiré plusieurs écrivains. Ses témoignages, recueillis par Constant Merlan, ont notamment été publiés en 1876 sous le titre Dix-sept ans chez les sauvages. Les aventures de Narcisse Pelletier. Contrairement au personnage du roman, le vrai Narcisse a donc narré ses aventures et François Garde possédait donc suffisamment de détails pour les utiliser comme matière première. Ce matelot s’est trouvé abandonné sur une île au large de la péninsule de cap York dans le Queensland, dans les circonstances racontées par François Garde.

Il a été recueilli dans le clan des Uutaalnganu, un des groupes linguistiques des Pama Malngkana ou Sandbeach People, qui l’ont rebaptisé « Amglo », et avec qui  il a vécu pendant dix-sept ans. Ces éléments ont été conservés dans le roman, ainsi que les grandes lignes de son retour en France en 1875 : il se marie et devient gardien de phare dans l’estuaire de la Loire. Dans la réalité, nous savons que Narcisse Pelletier est mort à Saint-Nazaire. Plusieurs sources mentionnent qu’il a peiné à se réadapter à la vie dans son milieu natal. Selon l’auteur Constant Merland, « ce n’était plus un Français, c’était un Australien ». Cet aspect, largement exploité par François Garde, constitue même l’enjeu principal du roman et l’écueil auquel se heurtera Octave de Vallombrun dans ses vaines tentatives pour « rééduquer » son protégé. En revanche, on remarque que le romancier n’a pas exploité les éléments à valeur de description ethnographique de la vie dans l’île, qui sont abondants dans les témoignages de Pelletier. Il a préféré réinventer le milieu de l’île et les caractéristiques de ses habitants, et sacrifier tout aspect exotique à son exigence de sobriété.



Une structure particulière

La particularité du roman réside dans sa structure : l’auteur fait alterner deux situations d’énonciation différentes : la situation de Narcisse Pelletier sur son île après le départ du Saint-Paul, et la partie « épistolaire » constituée des longues lettres adressées par Octave de Vallombrun au président de la société de géographie. Ainsi, le premier chapitre, qui met en scène Narcisse se retrouvant seul sur l’île, est suivi d’une lettre de Vallombrun à « Monsieur le président », datée de 1861. Le chapitre 2 se déroule de nouveau dans l’île et est suivi d’une deuxième lettre de Vallombrun au même destinataire ; cette alternance est parfaitement respectée jusqu’à la fin du roman. Les lettres de Vallombrun sont datées de 1861 et 1862, puis de 1867 pour les dernières. Le lecteur ne voit jamais les réponses du président. Les deux dernières lettres sont adressées par la sœur d’Octave, Charlotte de Vallombrun, au président, après le décès d’Octave : l’une nous révèle le contenu du testament d’Octave.



Les caractéristiques du récit

Dans les chapitres qui retracent la survie de Narcisse chez les « sauvages », la narration est aux temps habituels du passé, passé simple et imparfait, sauf certains passages, au cœur du roman, qui sont au présent de narration, rendant l’action plus prégnante pour le lecteur.

Dans ses lettres, Vallombrun utilise fréquemment le présent de narration pour raconter les réactions et les progrès de Narcisse, ce qui rappelle le ton du journal ou les précisions d’un compte rendu scientifique, comme le montre cet exemple :

« […] lorsque je l’interroge [Narcisse], il sourit, ne répond pas et n’explique pas son silence. Il est également muet sur les circonstances de son arrivée en Australie, et sa vie avant le naufrage, ou même sur sa jeunesse. » (Lettre IV, p.106)

La technique est la même pour la description méticuleuse d’un tatouage tribal de Narcisse, qui s’étend sur neuf lignes :

« une scarification part du biceps, s’enroule deux fois autour de l’avant-bras et vient finir sur le dos de la main.[…] » (Lettre IX, p.213).

Dans les lettres, ce présent alterne avec les temps du passé pour raconter les actions, ce qui donne à ces longues missives l’aspect de mini-romans captivants.

Le point de vue adopté suit la dualité de la structure : dans les chapitres situés sur l’île, nous voyons à travers le regard de Narcisse, en focalisation interne, ce qui permet au narrateur de nous faire partager toute la gamme de ses sentiments et sensations physiques : détresse, abandon, faim et soif qui le torturent, piqûres des insectes et morsure douloureuse du soleil. La narration est à la troisième personne, comme classiquement dans le roman d’aventures.

En revanche, dans les lettres, c’est bien logiquement le point de vue de leur auteur, Octave, qui est adopté et elles sont bien sûr rédigées à la première personne. Ces lettres sont un moyen de s’épancher et de confier les espoirs et les déceptions que lui cause Narcisse, et qu’il ne peut partager ni avec sa famille ni avec la société de géographie, puisque tous semblent désapprouver son attachement pour le « Sauvage ».

Comme nous l’avons dit, les lettres du président ne sont jamais publiées et l’on se demande d’ailleurs si ces réponses intéressent tant Vallombrun : les lettres feraient tout autant pour lui office de journal et de carnet scientifique lui permettant de consigner très régulièrement ses impressions et l’avancée de son étude, dans laquelle il finit par s’enfermer.



Le mythe de Robinson Crusoé
narcisse-Pelletier2.jpg
Ainsi on peut considérer que Ce qu’il advint du sauvage blanc se situe à mi-chemin entre le roman épistolaire et le récit d’aventures, deux traditions littéraires aussi fortes l’une que l’autre. On peut également employer le terme de roman d’apprentissage, apprentissage qui serait à la fois celui, demi-échec, de Narcisse, qui réapprend péniblement la vie « civilisée », et celui de Vallombrun qui se rend compte, à regret, qu’il ne pourra rien apprendre de ce « Sauvage » et que son « cas » ne fera que faiblement progresser la science.

Ce qu’il advint du sauvage blanc rappelle d’emblée au lecteur les grands romans d’aventure comme le Robinson Crsuoé de Defoe, œuvre mythique considérée comme l’un des premiers romans anglais, etVendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier.

Le récit correspond tout à fait à la définition de la robinsonnade selon le Petit Robert : un « récit d’aventures, loin de la civilisation, en utilisant les seules ressources de la nature », et qui repose sur trois motifs fondamentaux : le naufrage, la vie isolée sur l’île et le retour au monde des hommes ; on peut également y ajouter un quatrième motif, mineur, celui de la rencontre avec l’autre, qui dans ce cas serait la rencontre avec Octave de Vallombrun. C’est pourquoi il paraît intéressant d’examiner les points communs et les différences avec l’œuvre de Defoe et celle de Michel Tournier.

Dans un premier temps, si l’on étudie le roman de François Garde à la lumière du Robinson de Defoe, une similitude de genre apparaît : les deux peuvent être définis à la fois comme des romans d’aventures et comme des romans d’apprentissage. En effet, tous deux s’inscrivent dans la tradition plus ancienne du récit de voyages, qui implique une narration rétrospective et la présence de motifs tels que voyages, tempêtes, navigation.

D’autre part, pour brosser leur protagoniste, les deux auteurs se sont inspirés de personnages réels. Leur environnement, l’espace clos de l’île, peut être vu comme le terrain d’expérimentation de la solitude et de la transformation psychologique et/ou morale du héros. En effet, les nombreuses années de vie dans l’île (28 ans chez Defoe ,17 chez F. Garde) aboutissent à une mutation radicale de l’esprit du naufragé. En outre, chez les deux romanciers, on retrouve une volonté de sobriété, un refus du pittoresque de pacotille : leur but n’est nullement se décrire des paysages exotiques, mais de mettre en valeur leur héros, dans son ingéniosité et son évolution.

Ces deux personnages, après avoir souffert de la fièvre et frôlé la mort, font une rencontre providentielle : pour Robinson, c’est la découverte de la Bible qui lui permet de rencontrer Dieu. Chez François Garde, l’apparition de la vieille indigène, alors que Narcisse est mourant, relève également du miracle, comme nous le verrons dans l’étude de texte.

Enfin, le mythe fondé par Defoe diffuse un éloge du travail, puisque c’est par son industrie que Robinson va survivre et prospérer. Le « sauvage blanc » de François Garde est lui aussi un courageux travailleur, débrouillard, qui ne rechigne jamais à donner un coup de main : d’ailleurs, l’auteur prend soin de souligner cette caractéristique dans plusieurs épisodes du roman. Sans toutefois que l’on puisse parler d’éloge du travail chez François Garde, la similitude est frappante.

Quelques différences notables peuvent pourtant être dégagées : chez Defoe, l’île est accueillante et l’eau et la nourriture y sont abondantes, ce qui n’est nullement le cas dans le roman de François Garde. La tonalité de l’aventure en est donc assombrie, du moins au début. La véritable richesse de l’île, chez François Garde, est la chaleur humaine, celle des sauvages qui ont fait de Narcisse l’un des leurs : ce sentiment est perceptible surtout à la fin du roman, lorsque Narcisse se met à rire avec les indigènes : bien qu’ils ne puissent encore communiquer aisément, ils ressentent pourtant une réelle communion humaine par le rire.

Par ailleurs, l’œuvre de Defoe peut être lue comme une apologie de l’homme blanc et de la civilisation, par opposition à la barbarie des cannibales dont il découvre des traces. Il n’en est rien chez François Garde, au contraire : la sagesse et la tempérance de Narcisse paraissent parfois supérieures à celles de ses congénères « civilisés » et les réactions dédaigneuses des membres de la société de géographie ne font guère honneur à l’esprit « civilisé ».



Si l’on examine maintenant l’œuvre de Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, lui aussi inspiré du mythe de Robinson et paru en 1967, d’importantes similitudes apparaissent également :

Le thème de la solitude traverse les deux œuvres : comme Robinson, Narcisse a d’abord cruellement souffert de ne plus pouvoir communiquer avec d’autres humains, ce qui a failli le pousser au suicide. La barrière de la langue ainsi que la divergence des conceptions le déstabilisent profondément, ce qui permet au romancier de susciter une réflexion sur ce qui fait notre identité humaine et sociale.

Mais après un long processus d’adaptation, le héros finit par s’intégrer dans l’île et ne veut plus la quitter. Robinson y reste, contrairement à Narcisse qui n’a pas cette chance en étant enlevé par les marins du John Bell. Les deux naufragés semblent partager la quête d’un bonheur impossible : en effet, Narcisse ne parvient apparemment pas à retrouver le bonheur après avoir été arraché à son univers insulaire. Il vit deux fois successivement le traumatisme du déracinement, de la perte de repères et de la solitude, ce qui est exceptionnel dans une vie humaine. Le héros de Tournier est finalement plus heureux, puisqu’à la fin il reste dans son île, selon son désir.

Comme le Robinson de Tournier, Narcisse a rompu avec son passé et ses anciennes valeurs, et est donc considéré comme un étranger lorsqu’il revient dans son pays. Ce sentiment d’étrangeté traverse aussi bien l’œuvre de François Garde que celle de Tournier. Les deux romans véhiculent ainsi une remise en cause des valeurs sociales des « Blancs » occidentaux, notamment la recherche du profit. Un exemple parlant de l’abandon des valeurs est la perte du sens de la propriété : pour Narcisse, désormais, tout ce qui appartient à autrui lui appartient de même, et vice versa. Les efforts de Vallombrun pour lui réinculquer la notion de propriété resteront vains. On retrouve cette caractéristique propre aux « sauvages » chez le Robinson de Tournier. Évidemment, cette conception de la vie pose de nombreux problèmes lors du retour de Narcisse à la civilisation.

À l’appât du gain et des biens, les deux romanciers opposent des plaisirs simples comme le rire, dont Vendredi a appris la valeur à Robinson, et qui est aussi considéré comme un élément socialement fédérateur chez François Garde, notamment dans la scène de rire général chez les Sauvages, à cause de .l’idée de Narcisse de se décorer le corps avec de la terre. Narcisse comme Robinson manifestent donc un détachement vis-à-vis du profit matériel, de la gloire, de tout ce qui a du prix pour les Blancs. En ce sens, les conceptions du « sauvage » se trouvent valorisées par rapport à celles de l’homme blanc, ce qui n’était absolument pas le cas chez Defoe, au contraire.

On remarque cependant une divergence importante entre les deux œuvres : chez François Garde, on l’a vu, Narcisse se distingue notamment par son ardeur au travail qui suscite la surprise de ses compatriotes ; dans Vendredi, au contraire, Robinson désapprend à travailler, et s’oriente vers une vie sans contraintes, ce qui est un autre indice du rejet du modèle occidental de croissance économique.



En conclusion, j’ai particulièrement apprécié ce roman, car il offre le dépaysement du roman d’aventures traditionnel, sans jamais tomber pour autant dans des effets de pittoresque. Au contraire, les desriptions sont sobres, presque dépouillées, le paysage aride de l’île est aux antipodes du cliché de l’île luxuriante et ensoleillée, et le dénouement n’en est pas vraiment un, puisque de nombreuses parts de mystère sont préservées : le lecteur n’entendra jamais Narcisse faire le récit de ses aventure, ne saura pas ce qu’il est devenu. Ainsi, toute « facilité » a été volontairement évitée par l’auteur. Ces parcelles de mystère, zones d’ombre du roman, stimulent finalement l’imagination du lecteur qui continue à méditer et à s’interroger, après le dénouement, sur ce qui fait l’être humain et la « civilisation ».



Bibliographie

Narcisse Pelletier (témoignage recueilli par MERLAND, Constant : préf. PECOT, Philippe). Chez les Sauvages : dix-sept ans de la vie d'un mousse vendéen dans une tribu cannibale (1858-1875), La Roche-sur-Yon : éditions Cosmopole, mai 2002 ; réédition de Dix-sept ans chez les sauvages. Les aventures de Narcisse Pelletier par MERLAND, Constant en 1876.

Romans :

ANDERSON, Stephanie. Pelletier : The Forgotten Castaway of Cape York. Melbourne Books, 2009. Avec un chapitre d'Athol Chase « Pama Malngkana: the Sandbeach People of Cape York » (p. 91).

TROGOFF, Maurice. Mémoires sauvages. Liv’Editions, 2002.

ROUILLE, Joseph. La prodigieuse et véritable aventure d’un mousse vendéen. Offset Cinq, 2002.

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