lundi 24 octobre 2016

LA PÉRIODE TELLURIQUE (ch. 5)




"Revenu alors de mon trouble, je commençai à regarder autour de moi et je trouvai cette caverne fort petite : elle pouvait avoir environ douze pieds ; mais elle était sans figure régulière, ni ronde ni carrée, car la main de la nature y avait seule travaillé. Je remarquai aussi sur le côté le plus profond une ouverture qui s’enfonçait plus avant, mais si basse, que je fus obligé de me traîner sur les mains et sur les genoux pour y passer. Où aboutissait-elle, je l’ignorais. N’ayant point de flambeau, je remis la partie à une autre fois, et je résolus de revenir le lendemain pourvu de chandelles, et d’un briquet que j’avais fait avec une batterie de mousquet dans le bassinet de laquelle je mettais une pièce d’artifice.  
En conséquence, le jour suivant je revins muni de six grosses chandelles de ma façon, – car alors je m’en fabriquais de très-bonnes avec du suif de chèvre ; – j’allai à l’ouverture étroite, et je fus obligé de ramper à quatre pieds, comme je l’ai dit, à peu près l’espace de dix verges : ce qui, je pense, était une tentative assez téméraire, puisque je ne savais pas jusqu’où ce souterrain pouvait aller, ni ce qu’il y avait au bout. Quand j’eus passé ce défilé je me trouvai sous une voûte d’environ vingt pieds de hauteur. Je puis affirmer que dans toute l’île il n’y avait pas un spectacle plus magnifique à voir que les parois et le berceau de cette voûte ou de cette caverne. Ils réfléchissaient mes deux chandelles de cent mille manières. Qu’y avait-il dans le roc ? Étaient-ce des diamants ou d’autres pierreries, ou de l’or, – ce que je suppose plus volontiers ? – je l’ignorais.  
Bien que tout-à-fait sombre, c’était la plus délicieuse grotte qu’on puisse se figurer. L’aire en était unie et sèche et couverte d’une sorte de gravier fin et mouvant. On n’y voyait point d’animaux immondes, et il n’y avait ni eau ni humidité sur les parois de la voûte. La seule difficulté, c’était l’entrée ; difficulté que toutefois je considérais comme un avantage, puisqu’elle en faisait une place forte, un abri sûr dont j’avais besoin. Je fus vraiment ravi de ma découverte, et je résolus de transporter sans délai dans cette retraite tout ce dont la conservation m’importait le plus, surtout ma poudre et toutes mes armes de réserve, c’est-à-dire deux de mes trois fusils de chasse et trois de mes mousquets : j’en avais huit. À mon château je n’en laissai donc que cinq, qui sur ma redoute extérieure demeuraient toujours braqués comme des pièces de canon, et que je pouvais également prendre en cas d’expédition."

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)  

Questions de compréhension: (pour mercredi 2 novembre)

1. Expliquez l'origine de la dite "période tellurique" et ce qui va se passer dans la grotte (2 points)

2. Pourquoi Robinson identifie-t-il l'île à sa mêre? (2 p.)

3. Par quelles phrases se manifeste-on que Robison est un produit de l'île? (à deux reprises) Copiez-les. (2 p.)

4. Pourquoi Robinson renonce-t-il à la grotte? (2 p.)

5. Quels sont les deux sens opposés dans lequels se poursuit l'oeuvre de Robinson? (2 p.)






Source des images: Wikipedia

lundi 17 octobre 2016

MONTAIGNE ET LES CANNIBALES








Ce texte est un extrait du chapitre « des cannibales » des Essais de Montaigne écrits au XVIème siècle, en plein milieu des guerres de religion et de l’expansion de l’Europe vers le nouveau monde.Montaigne raconte à la fin du chapitre, sa rencontre avec trois brésiliens présentés à Rouen au roi Charles IX, en 1562. Il montre la relativité des jugements et critique l’ethnocentrisme européen. Il observe, compare leurs mœurs et tente d’acquérir une objectivité optimale et de se libérer de ses préjugés. Comment lorsqu’on est sensible aux barbaries sévissant dans son pays peut on considérer celles que l’on considère être le fait des barbares ? L’expression « l’autre monde » place le débat du coté des barbares. Cette fois ci, ce sont les conquis qui affublent les Portugais de cette appellation. Montaigne déplace le problème de l’ethnocentrisme : le regard part des Barbares vers les Européens. Cette expression sert la thèse de la relativité des jugements au cœur de la délibération des Essais.
    La thèse de Montaigne est énumérée avant : « or, je trouve, pour revenir à mon propos qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation…sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ». 


Texte étudié

Des Cannibales


      Ils ont leurs guerres contre les nations qui sont au-delà de leurs montagnes, plus avant en la terre ferme, auxquelles ils vont tout nus, n'ayant autres armes que des arcs ou des épées de bois, apointées par un bout, à la mode des langues de nos épieux. C'est chose émerveillable que de la fermeté de leurs combats, qui ne finissent jamais que par meurtre et effusion de sang ; car, de déroutes et d'effroi, ils ne savent que c'est. Chacun rapporte pour son trophée la tête de l'ennemi qu'il a tué, et l'attache à l'entrée de son logis. Aprés avoir longtemps bien traité leurs prisonniers, et de toutes les commodités dont ils se peuvent aviser, celui qui en est le maître, fait une grande assemblée de ses connaissants ; il attache une corde à l'un des bras du prisonnier, par le bout de laquelle il le tient éloigné de quelques pas, de peur d'en être offensé, et donne au plus cher de ses amis l'autre bras à tenir de même ; et eux deux, en présence de toute l'assemblée, l'assomment à coups d'épée.
      Cela fait, ils le rôtissent et en mangent en commun et en envoient des lopins à ceux de leurs amis qui sont absents. Ce n'est pas, comme on pense, pour s'en nourrir, ainsi que faisaient anciennement les Scythes ; c'est pour représenter une extrême vengeance. Et qu'il soit ainsi, ayant aperçu que les Portugais, qui s'étaient ralliés à leurs adversaires, usaient d'une autre sorte de mort contre eux, quand ils les prenaient, qui était de les enterrer jusques à la ceinture, et tirer au demeurant du corps force coups de trait, et les pendre après, ils pensèrent que ces gens ici de l'autre monde, comme ceux qui avaient sexué la connaissance de beaucoup de vices parmi leur voisinage, et qui étaient beaucoup plus grands maîtres qu'eux en toute sorte de malice, ne prenaient pas sans occasion cette sorte de vengeance, et qu'elle devait être plu.s aigre que la leur, commencèrent de quitter leur façon ancienne pour suivre celle-ci.
      Je ne suis pas marri que nous remarquons l'horreur barbaresque qu'il y a en une telle action, mais oui bien de quoi, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres. Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort, à déchirer par tourments et par gênes un corps encore plein de sentiment, le faire rôtir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux (comme nous l'avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entré des voisins et concitoyens, et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et manger après qu'il est trépassé.
      Chrysippe et Zénon, chefs de la secte stoïque ; ont bien pensé qu'il n'y avait aucun mal de se servir de notre charogne à quoi que ce fut pour notre besoin, et d'en tirer de la nourriture ; comme nos ancêtres, étant assiégés par César en la ville de Alésia, se résolurent de soutenir la faim de ce siège par les corps des vieillards, des femmes et d'autres personnes inutiles au combat. “ Les Gascons, dit-on, s'étant servis de tels aliments, prolongèrent leur vie. ”.
      Et les médecins ne craignent pas de s'en servir à toute sorte d'usage pour notre santé ; soit pour l'appliquer au-dedans ou au-dehors ; mais il ne se trouva jamais aucune opinion si déréglée qui excusât la trahison, la déloyauté, la tyrannie, la cruauté, qui sont nos fautes ordinaires.
      Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie.
source: bacdefrançais.net

dimanche 16 octobre 2016

ROBINSON ET TENN (ch. 4)





Questions de compréhension écrite (à faire sur le cahier pour lundi 24 octobre):

1.Comparez les réactions des deux Robinsons (celui de Tournier pages 74-78) lors de leur découverte des activités des cannibales sur l'île: (5 points)

 "Mais quelle contrée du monde était-ce ? Tout ce qu’il m’était permis de savoir, c’est qu’elle devait nécessairement faire partie de L’Amérique. D’après toutes mes observations, je conclus qu’elle confinait aux possessions espagnoles, qu’elle était sans doute toute habitée par des Sauvages, et que si j’y eusse abordé, j’aurais eu à subir un sort pire que n’était le mien. J’acquiesçai donc aux dispositions de la Providence, qui, je commençais à le reconnaître et à le croire, ordonne chaque chose pour le mieux. C’est ainsi que je tranquillisai mon esprit, bien loin de me tourmenter du vain désir d’aller en ce pays.
En outre, après que j’eus bien réfléchi sur cette découverte, je pensai que si cette terre faisait partie du littoral espagnol, je verrais infailliblement, une fois ou une autre passer et repasser quelques vaisseaux ; et que, si le cas contraire échéait, ce serait une preuve que cette côte faisait partie de celle qui s’étend entre le pays espagnol et le Brésil ; côte habitée par la pire espèce des Sauvages, car ils sont cannibales ou mangeurs d’hommes, et ne manquent jamais de massacrer et de dévorer tout ceux qui tombent entre leurs mains.

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 Ayant vécu quinze années dans ce lieu, et n’ayant point encore rencontré l’ombre d’une créature humaine, il était donc probable que si quelquefois on relâchait à cette île, on se rembarquait aussi tôt que possible, puisqu’on ne l’avait point jugée propre à s’y établir jusque alors.
Le plus grand danger que j’avais à redouter c’était donc une semblable descente accidentelle des gens de la terre ferme, qui, selon toute apparence, abordant à cette île contre leur gré, s’en éloignaient avec toute la hâte possible, et n’y passaient que rarement la nuit pour attendre le retour du jour et de la marée. Ainsi je n’avais rien autre à faire qu’à me ménager une retraite sûre pour le cas où je verrais prendre terre à des Sauvages.


De cette manière j’eus un double rempart : celui du dehors était renforcé de pièces de charpente, de vieux câbles, et de tout ce que j’avais jugé propre à le consolider, et percé de sept meurtrières assez larges pour passer le bras. Du côté extérieur je l’épaissis de dix pieds, en amoncelant contre toute la terre que j’extrayais de ma grotte, et en piétinant dessus. Dans les sept meurtrières j’imaginai de placer les mousquets que j’ai dit avoir sauvés du navire au nombre de sept, et de les monter en guise de canons sur des espèces d’affûts ; de sorte que je pouvais en deux minutes faire feu de toute mon artillerie. Je fus plusieurs grands mois à achever ce rempart, et cependant je ne me crus point en sûreté qu’il ne fût fini.

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Quand je fus arrivé au bas de la colline, à l’extrémité de l’île, où vraiment je n’étais jamais allé, je fus tout aussitôt convaincu qu’un vestige de pied d’homme n’était pas une chose aussi étrange en ce lieu que je l’imaginais. – Si par une providence spéciale je n’avais pas été jeté sur le côté de l’île où les Sauvages ne venaient jamais, il m’aurait été facile de savoir que rien n’était plus ordinaire aux canots du continent, quand il leur advenait de s’éloigner un peu trop en haute mer, de relâcher à cette portion de mon île ; en outre, que souvent ces Sauvages se rencontraient dans leurs pirogues, se livraient des combats, et que les vainqueurs menaient leurs prisonniers sur ce rivage, où suivant l’horrible coutume cannibale, ils les tuaient et s’en repaissaient, ainsi qu’on le verra plus tard.
Quand je fus descendu de la colline, à la pointe Sud-Ouest de l’île, comme je le disais tout-à-l’heure, je fus profondément atterré. Il me serait impossible d’exprimer l’horreur qui s’empara de mon âme à l’aspect du rivage, jonché de crânes, de mains, de pieds et autres ossements. Je remarquai surtout une place où l’on avait fait du feu, et un banc creusé en rond dans la terre, comme l’arène d’un combat de coqs, où sans doute ces misérables Sauvages s’étaient placés pour leur atroce festin de chair humaine.
Je fus si stupéfié à cette vue qu’elle suspendit pour quelque temps l’idée de mes propres dangers : toutes mes appréhensions étaient étouffées sous les impressions que me donnaient un tel abyme d’infernale brutalité et l’horreur d’une telle dégradation de la nature humaine. J’avais bien souvent entendu parler de cela, mais jusque-là je n’avais jamais été si près de cet horrible spectacle. J’en détournai la face, mon cœur se souleva, et je serais tombé en faiblesse si la nature ne m’avait soulagé aussitôt par un violent vomissement. Revenu à moi-même, je ne pus rester plus long-temps en ce lieu ; je remontai en toute hâte sur la colline, et je me dirigeai vers ma demeure.
Quand je me fus un peu éloigné de cette partie de l’île, je m’arrêtai tout court comme anéanti. En recouvrant mes sens, dans toute l’affection de mon âme, je levai au Ciel mes yeux pleins de larmes, et je remerciai Dieu de ce qu’il m’avait fait naître dans une partie du monde étrangère à d’aussi abominables créatures, et de ce que dans ma condition, que j’avais estimée si misérable, il m’avait donné tant de consolations que je devais plutôt l’en remercier que m’en plaindre ; et par-dessus tout de ce que dans mon infortune même j’avais été réconforté par sa connaissance et par l’espoir de ses bénédictions : félicité qui compensait et au-delà toutes les misères que j’avais souffertes et que je pouvais souffrir encore."

(D. Defoe, Robinson Crusoé)

2. Décrivez les conséquences de l'arrêt de la clepsydre (Tournier, Vendredi, pp. 92-95) (5 points)

Production écrite: Rédaction (à faire sur un fichier pour mercredi 26 octobre). (10 points)

D'après l'épisode de Tenn (pp. 90-91), considérez-vous qu'un animal domestique peut suppléer le besoin de compagnie humaine d'une personne restée seule? (Rédigez un texte de 250 mots environ doté d'introduction, dévéloppement en paragraphes, et conclusion)

CRITÈRES D'ÉVALUATION DES TRAVAUX:
1. Dans les noms du fichier à envoyer (qui devra être au format .doc) il faut inclure le code du travail, le nom et l'initiale du prénom. Ex: ce1DURANM.doc; pe1GUERRAJ.doc.
2.Le nom de l'élève et l'énoncé de l'activité doivent être écrits dans le document.
3.Les exercices au format numérique ne seront pas notés au cas où ils n'accompliraient pas les réglès énoncées au points 1 et 2.
4.Il faut passer le correcteur Word avant avoir envoyé chaque fichier. Si le professeur trouve plus de trois fautes localisables par le correcteur word, l'exercice obtiendra un zéro dans un premier temps.
5.Tous les quatres exercices (ou moins si nécessaire) d'une compétence sur la plateforme ou le cahier perso (CE, CO, PE) équivaudront à un examen.



  

lundi 10 octobre 2016

LA SOUILLE (ch. 3)




A. DEFINITION: − VÉN. Lieu bourbeux où le sanglier se vautre. Synon. souil (infra rem.).Prendre souille. (Dict. xixes.). Les souilles ne sont pas les mêmes l'été et l'hiver, ce sont là choses bien connues sur tout terroir de chasse. L'observatoire, établi à côté des meilleures souilles, se recommande davantage que l'affût debout ou assis, qui convient mieux pour l'affût du sanglier au gagnage (VidronChasse, 1945, p. 93).

B. CONSOLATION ET INDUSTRIE DE ROBINSON.


 "Mais alors je commençais à me repaître de nouvelles pensées. Je lisais chaque jour la parole de Dieu, et j’en appliquais toutes les consolations à mon état présent. Un matin que j’étais fort triste, j’ouvris la Bible à ce passage : – « JAMAIS, JAMAIS, JE NE TE DÉLAISSERAI ; JE NE T ’ABANDONNERAI JAMAIS ! » – Immédiatement il me sembla que ces mots s’adressaient à moi ; pourquoi autrement m’auraient-ils été envoyés juste au moment où je me désolais sur ma situation, comme un être abandonné de Dieu et des hommes ? – « Eh bien ! me dis-je, si Dieu ne me délaisse point, que m’importe que tout le monde me délaisse ! puisque, au contraire, si j’avais le monde entier, et que je perdisse la faveur et les bénédictions de Dieu, rien ne pourrait contrebalancer cette perte. »
Dès ce moment-là j’arrêtai en mon esprit qu’il m’était possible d’être plus heureux dans cette condition solitaire que je ne l’eusse jamais été dans le monde en toute autre position. Entraîné par cette pensée, j’allais remercier le Seigneur de m’avoir relégué en ce lieu.
Mais à cette pensée quelque chose, je ne sais ce que ce fut, me frappa l’esprit et m’arrêta. – « Comment peux-tu être assez hypocrite, m’écriai-je, pour te prétendre reconnaissant d’une condition dont tu t’efforces de te satisfaire, bien qu’au fond du cœur tu prierais plutôt pour en être délivrer ? » Ainsi j’en restai là. Mais quoique je n’eusse pu remercier Dieu de mon exil, toutefois je lui rendis grâce sincèrement de m’avoir ouvert les yeux par des afflictions providentielles afin que je pusse reconnaître ma vie passée, pleurer sur mes fautes et me repentir. – Je n’ouvrais jamais la Bible ni ne la fermais sans qu’intérieurement mon âme ne bénit Dieu d’avoir inspiré la pensée à mon ami d’Angleterre d’emballer, sans aucun avis de moi, ce saint livre parmi mes marchandises, et d’avoir permis que plus tard je le sauvasse des débris du navire.

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Ceci fut pour moi un grand sujet d’encouragement ; je pressentis qu’à l’avenir il plairait à Dieu que je ne manquasse pas de pain. Toutefois je n’étais pas encore hors d’embarras : je ne savais comment moudre ou comment faire de la farine de mon grain, comment le vanner et le bluter ; ni même, si je parvenais à le mettre en farine, comment je pourrais en faire du pain ; et enfin, si je parvenais à en faire du pain, comment je pourrais le faire cuire. Toutes ces difficultés, jointes au désir que j’avais d’avoir une grande quantité de provisions, et de m’assurer constamment ma subsistance, me firent prendre la résolution de ne point toucher à cette récolte, de la conserver tout entière pour les semailles de la saison prochaine, et, à cette époque, de consacrer toute mon application et toutes mes heures de travail à accomplir le grand œuvre de me pourvoir de blé et de pain.
C’est alors que je pouvais dire avec vérité que je travaillais pour mon pain. N’est-ce pas chose étonnante, et à laquelle peu de personnes réfléchissent, l’énorme multitude d’objets nécessaires pour entreprendre, produire, soigner, préparer, faire et achever UNE PARCELLE DE PAIN.
Moi, qui étais réduit à l’état de pure nature, je sentais que c’était là mon découragement de chaque jour, et d’heure en heure cela m’était devenu plus évident, dès lors même que j’eus recueilli la poignée de blé qui, comme je l’ai dit, avait crû d’une façon si inattendue et si émerveillante".

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)




C. Questions de compréhension (pour lundi 17 octobre)


1. Par quelles raisons Robinson décide-t-il de renommer l'île? (pp. 45-46) (2 points)


2. Quel est le sens que Robinson lui-même attribue à la souille? (pp. 49-51) (2 points)


3. Décrivez le processus de deshumanisation auquel Robinson fait référence (pp. 52-55) (2 points)


4. Dans quelle mesure le contrôl du temps et les nouvelles règles de Robison correspondent à la morale précapitaliste protestante? (pp. 60-62) (3 points)


5. Comment peut-on expliquer le retour de Tenn? (pp. 63-65) (1 point)



dimanche 2 octobre 2016

LE VAISSEAU FANTÔME (ch. 2)




Un vaisseau fantôme est un navire maudit qui, selon une légende, est condamné à errer sur les océans, conduit par un équipage de squelettes et de fantômes, tel le légendaire Hollandais volant. Il peut aussi s'agir de l'apparition spectrale d'un navire disparu ou naufragé dans des circonstances particulièrement tragiques.
Par extension, en référence à ces légendes, on donne également le nom de vaisseaux fantômes aux épaves retrouvées en mer avec leur équipage mort ou disparu, parfois inexplicablement, dont le plus célèbre exemple est le brick Mary Celeste.
Le Caleuche est un vaisseau fantôme appartenant au folklore de l'archipel des îles Chiloé au Chili. Son apparence la plus fréquente est celle d'un grand bateau blanc illuminé d'où proviennent les échos d'une musique de fête et qui peut disparaître rapidement sous les eaux. Selon la légende, il s'agirait de la dernière demeure des personnes noyées en mer. Une de ses caractéristiques est de changer continuellement d'aspect, ce qui lui a valu son nom, Caleuche venant de Kaleuntun en Mapudungun, qui signifie se transformer, changer de peau21. Il est parfois considéré comme un repaire pour les sorciers et les démons locaux. Sa rencontre en mer est interprétée comme un très mauvais présage[réf. nécessaire].
Il n'existe aucun accord sur l'origine de cette légende. Il pourrait s'agir d'une adaptation locale des croyances européennes concernant les barques des morts, les vaisseaux fantômes et le célèbre Hollandais volant. Toutefois, il pourrait tout aussi s'agir d'élucubrations à partir de faits réels tels que la disparition du navire hollandais « Calanche », de l'occupation temporaire de l'île par le corsaire hollandais Baltazar de Cordes ou d'une pure invention destinée à masquer des opérations de contrebande

(source: wikipedia)

Illustration: Gustave Doré.

Questions:
1. Peut-on considérer la vision de Robinson un vaisseau fantôme? Pourquoi?
2. Ce fantasme est-il un symptôme de folie de la part du Robinson perdu dans la souille?
3. Quelles sont les conséquences de cette vision pour la vie de Robinson sur l'île?


"L'ÉVASION" DE ROBINSON (chapitre 2)



1. Après un an de résidence sur l'île, où Robinson s'est construit une demeure, a apprivoisé des animaux, cultivé du blé et commencé à construire un four à pain, conçoit le projet de se faire une pirogue pour quitter l'île.

 "Cela m’amena enfin à penser s’il ne serait pas possible de me construire, seul et sans outils, avec le tronc d’un grand arbre, une pirogue toute semblable à celles que font les naturels de ces climats. Je reconnus que c’était non-seulement faisable, mais aisé. Ce projet me souriait infiniment, avec l’idée surtout que j’avais en main plus de ressources pour l’exécuter qu’aucun Nègre ou Indien ; mais je ne considérais nullement les inconvénients particuliers qui me plaçaient au-dessous d’eux ; par exemple le manque d’aide pour mettre ma pirogue à la mer quand elle serait achevée, obstacle beaucoup plus difficile à surmonter pour moi que toutes les conséquences du manque d’outils ne pouvaient l’être pour les Indiens. Effectivement, que devait me servir d’avoir choisi un gros arbre dans les bois, d’avoir pu à grande peine le jeter bas, si après l’avoir façonné avec mes outils, si après lui avoir donné la forme extérieure d’un canot, l’avoir brûlé ou taillé en dedans pour le creuser, pour en faire une embarcation ; si après tout cela, dis-je, il me fallait l’abandonner dans l’endroit même où je l’aurais trouvé, incapable de le mettre à la mer.
Il est croyable que si j’eusse fait la moindre réflexion sur ma situation tandis que je construisais ma pirogue, j’aurais immédiatement songé au moyen de la lancer à l’eau ; mais j’étais si préoccupé de mon voyage, que je ne considérai pas une seule fois comment je la transporterais ; et vraiment elle était de nature à ce qu’il fût pour moi plus facile de lui faire franchir en mer quarante-cinq milles, que du lieu où elle était quarantecinq brasses pour la mettre à flot.

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Mais touts mes expédients pour l’amener jusqu’à l’eau avortèrent, bien qu’ils m’eussent aussi coûté un travail infini, et qu’elle ne fût éloignée de la mer que de cent verges tout au plus. Comme premier inconvénient, elle était sur une éminence à pic du côté de la baie. Nonobstant, pour aplanir cet obstacle, je résolus de creuser la surface du terrain en pente douce. Je me mis donc à l’œuvre. Que de sueurs cela me coûta ! Mais compte-t-on ses peines quand on a sa liberté en vue ? Cette besogne achevée et cette difficulté vaincue, une plus grande existait encore, car il ne m’était pas plus possible de remuer cette pirogue qu’il ne me l’avait été de remuer la chaloupe.
Alors je mesurai la longueur du terrain, et je me déterminai à ouvrir une darce ou canal pour amener la mer jusqu’à la pirogue, puisque je ne pouvais pas amener ma pirogue jusqu’à la mer. Soit ! Je me mis donc à la besogne ; et quand j’eus commencé et calculé la profondeur et la longueur qu’il fallait que je lui donnasse, et de quelle manière j’enlèverais les déblais, je reconnus que, n’ayant de ressources qu’en mes bras et en moimême, il me faudrait dix ou douze années pour en venir à bout ; car le rivage était si élevé, que l’extrémité supérieure de mon bassin aurait dû être profonde de vingt-deux pieds tout au moins. Enfin, quoique à regret, j’abandonnai donc aussi ce dessein.
J’en fus vraiment navré, et je compris alors, mais trop tard, quelle folie c’était d’entreprendre un ouvrage avant d’en avoir calculé les frais et d’avoir bien jugé si nos propres forces pourraient le mener à bonne fin."  

(D. Defoe, Robinson Crusoe)

2. Álvar Núñez Cabeza de Vaca était un Conquistador sui generis, dont la carrière fut marquée par l'échec et les naufrages. Officier dans l'expédition de Pánfilo de Narváez en 1527 en Florida, il en fut l'un des quatres survivants après deux ans de pénalités. Par la suite, il explora l'actuel Texas, l'ouest et le centre du Mexique en marchant durant près de six ans entre la région où se trouve actuellement la ville américaine de Galveston et celle de Mexico, en exercant de commerçant et de guérisseur parmi les Indiens. Dans son oeuvre Naufrages (1542) apporta les premières descriptions ethnographiques des habitants du Golfe du Mexique.
Les survivants du premier naufrage, décimés par la faim, la maladie et les flèches des Indiens, essaient d'échapper de la côte en se construisant des chaloupes avec des moyens de fortune.

 "Le tiers des hommes était malade , et nous étions
certains de le devenir tous : nous ne voyions
d'autre terme à nos maux que la mort qui
nous paraissait horrible dans un tel pays.
Tous ces inconvénients ayant été examinés, et
plusieurs remèdes proposés, nous nous arrêtâ
mes à un seul fort difficile il est vrai à exécu
cuter : c'était de construire des vaisseaux '
pour nous embarquer. Tout le monde regar
dait cela comme une chose impossible ; car
nous ignorions les règles de la construction :
nous n'avions ni outils, ni fer ni forges , ni
chanvre, ni bois, ni agrès; enfin aucun des
objets qui sont nécessaires, et personne ne
connaissait la manœuvre. Une autre diffi
culté , c'est que nous aurions manqué de vi
vres pendant que lion aurait travaillé[...]
 Nous commençâmes les con
structions avec un seul charpentier; mais nous
y mîmes tant d'ardeur , que du 4 août au 20
septembre, on en termina cinq de vingt-deux
coudées de longueur ; ils furent calfatés avec
des étoupes de palmistes; nous les goudro
nâmes avec de la poix extraite des pins par un
Grec, nommé Theodoro; nous fîmes des cordes
et des agrès avec les queues et la crinière des
chevaux. Nous emplovàmes nos chemises pour
des voiles; nous fîmes avec des sapins les ra
mes dont nous avions besoin. Ce pays où
nous avions été conduits pour nos péchés
était si misérable, que nous eûmes la plus
grande peine à trouver des pierres pour faire
le leste et les ancres de nos barques; dans
toute la contrée nous n'en avions aperçu
aucune [...]
 Quand nous fûmes em
barqués avec les vivres et nos effets , nos cha
loupes entraient tellement dans l'eau qu'il ne
restait dehors qu'un palme de bord. Outre
cet inconvénient , nous étions si serrés , que
nous ne pouvions nous remuer ; mais la né
cessité était si grande , que nous nous hasar
dâmes dans cet état sur une mer aussi ora
geuse , et sans que personne d'entre nous eût
la moindre connaissance de la navigation"


Questions:

1. Comparez les projets des deux Robinsons. Quelles différences trouvez-vous? Sont-elles indices de personalités diverses?
2. Comparez la situation des Robinsons avec celle de Núñez de Vaca et ses camarades, et leurs attitudes envers l'adversité.




source: Wikipedia.

LES ROBINSONS DE JULES VERNE


« Deux ans de vacances » - Préface
Bien des Robinsons ont déjà tenu en éveil la curiosité de nos jeunes lecteurs. Daniel de Foë, dans son immortel Robinson Crusoé, a mis en scène l’homme seul ; Wyss, dans son Robinson suisse, la famille ; Cooper, dans Le Cratère, la société avec ses éléments multiples. Dans L’Île mystérieuse, j’ai mis des savants aux prises avec les nécessités de cette situation. On a imaginé encore le Robinson de douze ans, le Robinson des glaces, le Robinson des jeunes filles, etc. Malgré le nombre infini des romans qui composent le cycle des Robinsons, il m’a paru que, pour le parfaire, il restait à montrer une troupe d’enfants de huit à treize ans, abandonnés dans une île, luttant pour la vie au milieu des passions entretenues par les différences de nationalité, – en un mot, un pensionnat de Robinsons.
D’autre part, dans le Capitaine de quinze ans, j’avais entrepris de montrer ce que peuvent la bravoure et l’intelligence d’un enfant aux prises avec les périls et les difficultés d’une responsabilité au-dessus de son âge. Or, j’ai pensé que si l’enseignement contenu dans ce livre pouvait être profitable à tous, il devait être complété.
C’est dans ce double but qu’a été fait ce nouvel ouvrage.
Jules VERNE.
« Seconde patrie » - préface

Pourquoi j’ai écrit seconde patrie
Les Robinsons ont été les livres de mon enfance, et j’en ai gardé un impérissable souvenir. Les fréquentes lectures que j’en ai faites n’ont pu que l’affermir dans mon esprit. Et même je n’ai jamais retrouvé plus tard, dans d’autres lectures modernes, l’impression de mon premier âge. Que mon goût pour ce genre d’aventures m’ait instinctivement engagé sur la voie que je devais suivre un jour, cela n’est point douteux. C’est ce qui m’a porté à écrire l’École des Robinsons, l’Ile mystérieuse, Deux Ans de vacances, dont les héros sont proches parents des héros de de Foë et de Wyss. Aussi personne ne sera-t-il surpris que je me sois voué tout entier à cette œuvre des Voyages Extraordinaires.
Les titres des ouvrages que je lisais avec tant d’avidité me reviennent à la mémoire: c’étaient le Robinson de douze ans, de Mme Mollar de Beaulieu, le Robinson des sables du désert, de Mme de Mirval. C’étaient aussi dans le même ordre d’idées les Aventures de Robert Robert de Louis Desnoyers que publiait le Journal des Enfants avec tant d’autres histoires que je ne saurais oublier. Puis vint le Robinson Crusoë, ce chef-d’œuvre qui n’est pourtant qu’un épisode dans le long et fastidieux récit de Daniel de Foë. Enfin, le Cratère de Fenimore Cooper ne put qu’accroître ma passion pour ces héros des îles inconnues de l’Atlantique ou du Pacifique.
Mais la géniale imagination de Daniel de Foë n’avait créé que l’homme seul abandonné sur une terre déserte, capable de se suffire grâce à son intelligence, son ingéniosité, son savoir, grâce également à sa confiance en Dieu si persistante, et qui lui inspirait parfois quelque magnifique invocation.
Or, après l’être humain isolé dans ces conditions, est-ce qu’il n’y avait pas la famille à faire, la famille jetée sur une côte après naufrage, la famille étroitement unie, la famille ne désespérant pas de la Providence? Oui, et telle a été l’œuvre de Wyss, non moins durable que celle de Daniel de Foë.
Rudolph Wyss, né à Berne en 1781, mort en 1850, était professeur à l’Université. On a de lui plusieurs ouvrages sur son pays d’origine, indépendamment du Robinson Suisse, qui fut publié en 1812 à Zurich.
Dès l’année suivante, il en parut une première traduction française. Elle était due à Mme Isabelle de Bottens, baronne de Montolieu, née à Lausanne en 1751, morte à Bussigny en 1832, qui avait fait ses débuts dans la littérature avec le roman en deux volumes intitulé Caroline de Lichsfield (1781).
Peut-être y a-t-il des raisons de croire que Rudolph Wyss ne fut pas seul l’auteur du célèbre roman, lequel aurait été fait en collaboration avec son fils. C’est à tous deux, en effet, que Mme de Montolieu dédia la suite de ce roman, parue en 1824 à Paris sous ce titre: le Robinson Suisse ou Journal d’un père de famille naufragé avec ses enfants.
Ainsi donc, la traductrice avait eu l’idée de continuer l’ouvrage qu’elle avait traduit et j’ai été devancé par elle et bien probablement par d’autres, et je ne puis m’étonner que la pensée de le faire soit venue à plusieurs.
En effet, ce roman n’est pas terminé avec l’arrivée de la corvette la Licorne, et voici ce que disait déjà Mme de Montolieu dans la préface de sa traduction:
«Quatre éditions consécutives ont prouvé combien le public français a su apprécier cette production qui fait le bonheur des enfants et par conséquent de leurs parents. Mais il leur manquait une suite et une fin. Tous voulaient savoir si cette famille qui les intéressait restait dans cette île où tous les jeunes garçons désiraient aller. J’ai reçu à ce sujet une infinité de lettres, soit des enfants eux-mêmes, soit de mon libraire pour me solliciter de donner cette suite et de satisfaire leur curiosité.»
Il convient de noter que d’autres traductions de l’ouvrage de Rudolph Wyss furent faites après celle de Mme de Montolieu, entre autres celle de Pierre Blanchard en 1837. Il en résulte donc que si Mme de Montolieu n’a pas été seule à traduire le Robinson Suisse, elle n’aura pas été seule à en donner la suite, puisque j’ai tâché de le faire, sous le titre de Seconde Patrie.
Au surplus, en 1864, la maison Hetzel a publié une traduction nouvelle de cette histoire due au concours de P.-J. Stahl et E. Muller qui la revirent et lui donnèrent une allure plus moderne de composition et de style. A proprement parler, c’est même à cette édition, revue aussi au point de vue de la science, que succède la Seconde Patrie, offerte aux lecteurs du Magasin d’Éducation et de Récréation.
Et en réalité n‘était-il pas intéressant de prolonger le récit de Rudolph Wyss, de retrouver cette famille dans les conditions nouvelles qui lui étaient faites, et ces quatre garçons si bien posés, Fritz entreprenant et brave, Ernest un peu égoïste mais studieux, Jack l’espiègle et le petit François, d’observer les modifications que l’âge apporterait à leur caractère, après douze ans passés sur cette île?… Après la découverte de la Roche-Fumante, est-ce que l’introduction de Jenny Montrose dans ce petit monde ne devait pas en modifier l’existence?… Est-ce que l’arrivée de M. Wolston et des siens à bord de la Licorne, leur installation sur l’île n’imposaient pas une suite à cette histoire?… Est-ce qu’il n’y avait pas à la parcourir tout entière, cette île fortunée dont on ne connaissait que la partie septentrionale?… Est-ce que le départ de Fritz, de François et de Jenny Montrose pour l’Europe ne rendait pas indispensable la narration de leurs aventures jusqu’au retour dans la Nouvelle-Suisse?…
Aussi n’ai-je pas résisté au désir de continuer l’enivre de Wyss, de lui donner le dénouement définitif, qui, d’ailleurs, serait imaginé un jour ou l’autre.
Et alors, à force d’y songer, à force de m’enfoncer dans mon projet, de vivre côte à côte avec mes héros, il s’est produit un phénomène: c’est que j’en suis venu à croire qu’elle existe réellement, cette Nouvelle-Suisse, que c’est bien une île située dans le nord-est de l’océan Indien, dont j’ai fini par voir le gisement sur ma carte, que les familles Zermatt et Wolston ne sont point imaginaires, qu’elles habitent cette très prospère colonie, dont elles ont fait leur «seconde patrie»!… Et je n’ai qu’un regret, c’est que l’âge m’interdise de les y rejoindre!…
Enfin, voilà pourquoi j’ai cru qu’il fallait continuer leur histoire jusqu’au bout, voilà pourquoi j’ai fait la suite du Robinson Suisse.

Jules Verne

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Source: http://robinsons.over-blog.com/page/3