lundi 10 octobre 2016

LA SOUILLE (ch. 3)




A. DEFINITION: − VÉN. Lieu bourbeux où le sanglier se vautre. Synon. souil (infra rem.).Prendre souille. (Dict. xixes.). Les souilles ne sont pas les mêmes l'été et l'hiver, ce sont là choses bien connues sur tout terroir de chasse. L'observatoire, établi à côté des meilleures souilles, se recommande davantage que l'affût debout ou assis, qui convient mieux pour l'affût du sanglier au gagnage (VidronChasse, 1945, p. 93).

B. CONSOLATION ET INDUSTRIE DE ROBINSON.


 "Mais alors je commençais à me repaître de nouvelles pensées. Je lisais chaque jour la parole de Dieu, et j’en appliquais toutes les consolations à mon état présent. Un matin que j’étais fort triste, j’ouvris la Bible à ce passage : – « JAMAIS, JAMAIS, JE NE TE DÉLAISSERAI ; JE NE T ’ABANDONNERAI JAMAIS ! » – Immédiatement il me sembla que ces mots s’adressaient à moi ; pourquoi autrement m’auraient-ils été envoyés juste au moment où je me désolais sur ma situation, comme un être abandonné de Dieu et des hommes ? – « Eh bien ! me dis-je, si Dieu ne me délaisse point, que m’importe que tout le monde me délaisse ! puisque, au contraire, si j’avais le monde entier, et que je perdisse la faveur et les bénédictions de Dieu, rien ne pourrait contrebalancer cette perte. »
Dès ce moment-là j’arrêtai en mon esprit qu’il m’était possible d’être plus heureux dans cette condition solitaire que je ne l’eusse jamais été dans le monde en toute autre position. Entraîné par cette pensée, j’allais remercier le Seigneur de m’avoir relégué en ce lieu.
Mais à cette pensée quelque chose, je ne sais ce que ce fut, me frappa l’esprit et m’arrêta. – « Comment peux-tu être assez hypocrite, m’écriai-je, pour te prétendre reconnaissant d’une condition dont tu t’efforces de te satisfaire, bien qu’au fond du cœur tu prierais plutôt pour en être délivrer ? » Ainsi j’en restai là. Mais quoique je n’eusse pu remercier Dieu de mon exil, toutefois je lui rendis grâce sincèrement de m’avoir ouvert les yeux par des afflictions providentielles afin que je pusse reconnaître ma vie passée, pleurer sur mes fautes et me repentir. – Je n’ouvrais jamais la Bible ni ne la fermais sans qu’intérieurement mon âme ne bénit Dieu d’avoir inspiré la pensée à mon ami d’Angleterre d’emballer, sans aucun avis de moi, ce saint livre parmi mes marchandises, et d’avoir permis que plus tard je le sauvasse des débris du navire.

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Ceci fut pour moi un grand sujet d’encouragement ; je pressentis qu’à l’avenir il plairait à Dieu que je ne manquasse pas de pain. Toutefois je n’étais pas encore hors d’embarras : je ne savais comment moudre ou comment faire de la farine de mon grain, comment le vanner et le bluter ; ni même, si je parvenais à le mettre en farine, comment je pourrais en faire du pain ; et enfin, si je parvenais à en faire du pain, comment je pourrais le faire cuire. Toutes ces difficultés, jointes au désir que j’avais d’avoir une grande quantité de provisions, et de m’assurer constamment ma subsistance, me firent prendre la résolution de ne point toucher à cette récolte, de la conserver tout entière pour les semailles de la saison prochaine, et, à cette époque, de consacrer toute mon application et toutes mes heures de travail à accomplir le grand œuvre de me pourvoir de blé et de pain.
C’est alors que je pouvais dire avec vérité que je travaillais pour mon pain. N’est-ce pas chose étonnante, et à laquelle peu de personnes réfléchissent, l’énorme multitude d’objets nécessaires pour entreprendre, produire, soigner, préparer, faire et achever UNE PARCELLE DE PAIN.
Moi, qui étais réduit à l’état de pure nature, je sentais que c’était là mon découragement de chaque jour, et d’heure en heure cela m’était devenu plus évident, dès lors même que j’eus recueilli la poignée de blé qui, comme je l’ai dit, avait crû d’une façon si inattendue et si émerveillante".

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)




C. Questions de compréhension (pour lundi 17 octobre)


1. Par quelles raisons Robinson décide-t-il de renommer l'île? (pp. 45-46) (2 points)


2. Quel est le sens que Robinson lui-même attribue à la souille? (pp. 49-51) (2 points)


3. Décrivez le processus de deshumanisation auquel Robinson fait référence (pp. 52-55) (2 points)


4. Dans quelle mesure le contrôl du temps et les nouvelles règles de Robison correspondent à la morale précapitaliste protestante? (pp. 60-62) (3 points)


5. Comment peut-on expliquer le retour de Tenn? (pp. 63-65) (1 point)



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