Questions de compréhension écrite (à faire sur le cahier pour lundi 24 octobre):
1.Comparez les réactions des deux Robinsons (celui de Tournier pages 74-78) lors de leur découverte des activités des cannibales sur l'île: (5 points)
"Mais quelle contrée du monde était-ce ? Tout ce qu’il m’était
permis de savoir, c’est qu’elle devait nécessairement faire
partie de L’Amérique. D’après toutes mes observations, je
conclus qu’elle confinait aux possessions espagnoles, qu’elle
était sans doute toute habitée par des Sauvages, et que si j’y
eusse abordé, j’aurais eu à subir un sort pire que n’était le
mien. J’acquiesçai donc aux dispositions de la Providence, qui, je
commençais à le reconnaître et à le croire, ordonne chaque chose
pour le mieux. C’est ainsi que je tranquillisai mon esprit, bien
loin de me tourmenter du vain désir d’aller en ce pays.
En outre, après que j’eus bien réfléchi sur cette découverte,
je pensai que si cette terre faisait partie du littoral espagnol, je
verrais infailliblement, une fois ou une autre passer et repasser
quelques vaisseaux ; et que, si le cas contraire échéait, ce serait
une preuve que cette côte faisait partie de celle qui s’étend
entre le pays espagnol et le Brésil ; côte habitée par la pire
espèce des Sauvages, car ils sont cannibales ou mangeurs d’hommes,
et ne manquent jamais de massacrer et de dévorer tout ceux qui
tombent entre leurs mains.
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Ayant vécu quinze années dans ce lieu, et n’ayant point encore
rencontré l’ombre d’une créature humaine, il était donc
probable que si quelquefois on relâchait à cette île, on se
rembarquait aussi tôt que possible, puisqu’on ne l’avait point
jugée propre à s’y établir jusque alors.
Le plus grand danger que j’avais à redouter c’était donc une
semblable descente accidentelle des gens de la terre ferme, qui,
selon toute apparence, abordant à cette île contre leur gré, s’en
éloignaient avec toute la hâte possible, et n’y passaient que
rarement la nuit pour attendre le retour du jour et de la marée.
Ainsi je n’avais rien autre à faire qu’à me ménager une
retraite sûre pour le cas où je verrais prendre terre à des
Sauvages.
De cette manière j’eus un double rempart : celui du dehors était
renforcé de pièces de charpente, de vieux câbles, et de tout ce
que j’avais jugé propre à le consolider, et percé de sept
meurtrières assez larges pour passer le bras. Du côté extérieur
je l’épaissis de dix pieds, en amoncelant contre toute la terre
que j’extrayais de ma grotte, et en piétinant dessus. Dans les
sept meurtrières j’imaginai de placer les mousquets que j’ai dit
avoir sauvés du navire au nombre de sept, et de les monter en guise
de canons sur des espèces d’affûts ; de sorte que je pouvais en
deux minutes faire feu de toute mon artillerie. Je fus plusieurs
grands mois à achever ce rempart, et cependant je ne me crus point
en sûreté qu’il ne fût fini.
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Quand je fus arrivé au bas de la colline, à l’extrémité de
l’île, où vraiment je n’étais jamais allé, je fus tout
aussitôt convaincu qu’un vestige de pied d’homme n’était pas
une chose aussi étrange en ce lieu que je l’imaginais. – Si par
une providence spéciale je n’avais pas été jeté sur le côté
de l’île où les Sauvages ne venaient jamais, il m’aurait été
facile de savoir que rien n’était plus ordinaire aux canots du
continent, quand il leur advenait de s’éloigner un peu trop en
haute mer, de relâcher à cette portion de mon île ; en outre, que
souvent ces Sauvages se rencontraient dans leurs pirogues, se
livraient des combats, et que les vainqueurs menaient leurs
prisonniers sur ce rivage, où suivant l’horrible coutume
cannibale, ils les tuaient et s’en repaissaient, ainsi qu’on le
verra plus tard.
Quand je fus descendu de la colline, à la pointe Sud-Ouest de l’île,
comme je le disais tout-à-l’heure, je fus profondément atterré.
Il me serait impossible d’exprimer l’horreur qui s’empara de
mon âme à l’aspect du rivage, jonché de crânes, de mains, de
pieds et autres ossements. Je remarquai surtout une place où l’on
avait fait du feu, et un banc creusé en rond dans la terre, comme
l’arène d’un combat de coqs, où sans doute ces misérables
Sauvages s’étaient placés pour leur atroce festin de chair
humaine.
Je fus si stupéfié à cette vue qu’elle suspendit pour quelque
temps l’idée de mes propres dangers : toutes mes appréhensions
étaient étouffées sous les impressions que me donnaient un tel
abyme d’infernale brutalité et l’horreur d’une telle
dégradation de la nature humaine. J’avais bien souvent entendu
parler de cela, mais jusque-là je n’avais jamais été si près de
cet horrible spectacle. J’en détournai la face, mon cœur se
souleva, et je serais tombé en faiblesse si la nature ne m’avait
soulagé aussitôt par un violent vomissement. Revenu à moi-même,
je ne pus rester plus long-temps en ce lieu ; je remontai en toute
hâte sur la colline, et je me dirigeai vers ma demeure.
Quand je me fus un peu éloigné de cette partie de l’île, je
m’arrêtai tout court comme anéanti. En recouvrant mes sens, dans
toute l’affection de mon âme, je levai au Ciel mes yeux pleins de
larmes, et je remerciai Dieu de ce qu’il m’avait fait naître
dans une partie du monde étrangère à d’aussi abominables
créatures, et de ce que dans ma condition, que j’avais estimée si
misérable, il m’avait donné tant de consolations que je devais
plutôt l’en remercier que m’en plaindre ; et par-dessus tout de
ce que dans mon infortune même j’avais été réconforté par sa
connaissance et par l’espoir de ses bénédictions : félicité qui
compensait et au-delà toutes les misères que j’avais souffertes
et que je pouvais souffrir encore."
(D. Defoe, Robinson Crusoé)
2. Décrivez les conséquences de l'arrêt de la clepsydre (Tournier, Vendredi, pp. 92-95) (5 points)
Production écrite: Rédaction (à faire sur un fichier pour mercredi 26 octobre). (10 points)
D'après l'épisode de Tenn (pp. 90-91), considérez-vous qu'un animal domestique peut suppléer le besoin de compagnie humaine d'une personne restée seule? (Rédigez un texte de 250 mots environ doté d'introduction, dévéloppement en paragraphes, et conclusion)
CRITÈRES D'ÉVALUATION DES TRAVAUX:
1. Dans les noms du fichier à envoyer (qui devra être au format .doc) il faut inclure le code du travail, le nom et l'initiale du prénom. Ex: ce1DURANM.doc; pe1GUERRAJ.doc.
2.Le nom de l'élève et l'énoncé de l'activité doivent être écrits dans le document.
3.Les exercices au format numérique ne seront pas notés au cas où ils n'accompliraient pas les réglès énoncées au points 1 et 2.
4.Il faut passer le correcteur Word avant avoir envoyé chaque fichier. Si le professeur trouve plus de trois fautes localisables par le correcteur word, l'exercice obtiendra un zéro dans un premier temps.
5.Tous les quatres exercices (ou moins si nécessaire) d'une compétence sur la plateforme ou le cahier perso (CE, CO, PE) équivaudront à un examen.
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