lundi 19 décembre 2016

LE DIMANCHE DES ENFANTS (ch. 12)





Vous écrivez un article sur "Vendredi ou les limbes du Pacifique" pour le blog de la bibliothèque de votre lycée bilingue. Vous en faites un résumé et une analyse de la façon de clore le récit, et du sens donné au lever du soleil et à l'arrivée d'un nouveau personnage. (300 mots pour la rentrée des vacances de Noël sur le cahier)

mercredi 14 décembre 2016

LES PLÉNIPOTENTIAIRES DE L'HUMANITÉ (ch. 11)





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi 20 décembre)



1. Quels sont les éléments de sa vie sur l'île que Robinson évoque juste avant l'arrivée de la chaloupe? (1 points)


2. Expliquez le sens de l'expression "plénipotentiare de l'humanité" (2 p.)


3. Pourquoi Robinson ne veut-il pas révéler la date de son naufrage? (1 p.)


4. Quelle est la réaction de Robinson quand les matelots découvrent ses pièces d'or? Comparez-la avec cet extrait du roman de Defoe. (2 p.)

"Quand je pris congé de l’île j’emportai à bord, comme reliques, le grand bonnet de peau de chèvre que je m’étais fabriqué, mon parasol et un de mes perroquets. Je n’oubliai pas de prendre l’argent dont autrefois je fis mention, lequel était resté si long-temps inutile qu’il s’était terni et noirci ; à peine aurait-il pu passer pour de l’argent avant d’avoir été quelque peu frotté et manié. Je n’oubliai pas non plus celui que j’avais trouvé dans les débris du vaisseau espagnol."



5. Expliquez l'admiration de Vendredi pour le bateau, et la tristesse du mousse (2 p.)


6. Epliquez la décision de Robinson de demeurer sur l'île (2 p.)

mercredi 30 novembre 2016

LA CITÉ SOLAIRE (ch. 10)





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour le mercredi 7 décembre)



1. Comment la perception du temps de Robinson a-t-elle changé? (2 p.)

2. Expliquez à quoi fait référence Robinson avec l'expression "un moment d'innocence" (2 p.)

3. Comment Robinson justifie-t-il sa "fascination" pour Vendredi? (2 p.)

4. "Andoar, c'était moi"; expliquez cette affirmation de Robinson (2 p.)

5. Comment la sexualité de Robinson a-t-elle changé? (2 p.)


mardi 22 novembre 2016

L'EFFONDREMENT (ch. 9)





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi 29 novembre)


1.Quelles sont les conséquences de l'explosion pour Robinson? (2 points)

2. Quel sera le rôle de Vendredi dans cette nouvelle perióde? (2 p.)

3. Comment la métamorphose de Robinson se manifeste-t-elle exterieurement? (2 p.)

4. Que va-t-on faire du bouc Andoar? que va-t-il représenter? (2 p.)

5. A quels jeux se livrent Vendredi et Robinson pour éviter l'agacement? (2 p.)

lundi 14 novembre 2016

CHAPITRE HUIT: L'AUTRE VENDREDI




QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (pour mardi 22 novembre)

1. Quelles sont les activités menées par Vendredi contre l'île administrée? (4 points)

2. Pourquoi Robinson soupçonne-t-il à propos des mandragores zébrées? (2 p.)

3. Quelles sont les ères de l'île exprimées par Robinson? (1 p.)

4. Quel est le fait qui met point final à l'ère de "l'île épouse"? Expliquez (2 p.)

5. Quel est "l'événement décisif, bouleversant, un commencement radicalement nouveau qui frappera de nullité toute entreprise passée ou future"? (1p.)


mardi 8 novembre 2016

CHAPITRE SEPT: VENDREDI





QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (à repondre sur le cahier pour le mardi 15 novembre)


1. Comparez les différentes réactions des deux Robinson lors de la rencontre de Vendredi. Quel en est votre avis? (3 points)


 "Tandis que je regardais ainsi, j’apperçus par ma longue-vue deux misérables qu’on tirait des pirogues, où sans doute ils avaient été mis en réserve, et qu’alors on faisait sortir pour être massacrés. J’en vis aussitôt tomber un assommé, je pense, avec un casse-tête ou un sabre de bois, selon l’usage de ces nations. Deux ou trois de ces meurtriers se mirent incontinent à l’œuvre et le dépecèrent pour leur cuisine, pendant que l’autre victime demeurait là en attendant qu’ils fussent prêts pour elle. En ce moment même la nature inspira à ce pauvre malheureux, qui se voyait un peu en liberté, quelque espoir de sauver sa vie ; il s’élança, et se prit à courir avec une incroyable vitesse, le long des sables, droit vers moi, j’entends vers la partie de la côte où était mon habitation.
Je fus horriblement effrayé, – il faut que je l’avoue, – quand je le vis enfiler ce chemin, surtout quand je m’imaginai le voir poursuivi par toute la troupe. Je crus alors qu’une partie de mon rêve allait se vérifier, et qu’à coup sûr il se réfugierait dans mon bocage ; mais je ne comptais pas du tout que le dénouement serait le même, c’est-à-dire que les autres Sauvages ne l’y pourchasseraient pas et ne l’y trouveraient point. Je demeurai toutefois à mon poste, et bientôt je recouvrai quelque peu mes esprits lorsque je reconnus qu’ils n’étaient que trois hommes à sa poursuite. Je retrouvai surtout du courage en voyant qu’il les surpassait excessivement à la course et gagnait du terrain sur eux, de manière que s’il pouvait aller de ce train une demi-heure encore il était indubitable qu’il leur échapperait.
[...]

Mon esprit conçut alors avec feu, et irrésistiblement, que l’heure était venue de m’acquérir un serviteur, peut-être un camarade ou un ami, et que j’étais manifestement appelé par la Providence à sauver la vie de cette pauvre créature. Aussitôt je descendis en toute hâte par mes échelles, je pris deux fusils que j’y avais laissés au pied, comme je l’ai dit tantôt, et, remontant avec la même précipitation, je m’avançai vers la mer. Ayant coupé par le plus court au bas de la montagne, je me précipitai entre les poursuivants et le poursuivi, et j’appelai le fuyard. Il se retourna et fut peut-être d’abord tout aussi effrayé de moi que moi je l’étais d’eux ; mais je lui fis signe de la main de revenir, et en même temps je m’avançai lentement vers les deux qui accouraient. Tout-à-coup je me précipitai sur le premier, et je l’assommai avec la crosse de mon fusil. Je ne me souciais pas de faire feu, de peur que l’explosion ne fût entendue des autres, quoique à cette distance cela ne se pût guère ; d’ailleurs, comme ils n’auraient pu appercevoir la fumée, ils n’auraient pu aisément savoir d’où cela provenait. Ayant donc assommé celui-ci, l’autre qui le suivait s’arrêta comme s’il eût été effrayé. J’allai à grands pas vers lui ; mais quand je m’en fus approché, je le vis armé d’un arc, et prêt à décocher une flèche contre moi. Placé ainsi dans la nécessité de tirer le premier, je le fis et je le tuai du coup. Le pauvre Sauvage échappé avait fait halte ; mais, bien qu’il vît ses deux ennemis mordre la poussière, il était pourtant si épouvanté du feu et du bruit de mon arme, qu’il demeura pétrifié, n’osant aller ni en avant ni en arrière. Il me parut cependant plutôt disposé à s’enfuir encore qu’à s’approcher. Je l’appelai de nouveau et lui fis signe de venir, ce qu’il comprit facilement. Il fit alors quelques pas et s’arrêta, puis s’avança un peu plus et s’arrêta encore ; et je m’apperçus qu’il tremblait comme s’il eût été fait prisonnier et sur le point d’être tué comme ses deux ennemis. Je lui fis signe encore de venir à moi, et je lui donnai toutes les marques d’encouragement que je pus imaginer. De plus près en plus près il se risqua, s’agenouillant à chaque dix ou douze pas pour me témoigner sa reconnaissance de lui avoir sauvé la vie. Je lui souriais, je le regardais aimablement et l’invitais toujours à s’avancer. Enfin il s’approcha de moi ; puis, s’agenouillant encore, baisa la terre, mit sa tête sur la terre, pris mon pied et mit mon pied sur sa tête : ce fut, il me semble, un serment juré d’être à jamais mon esclave. Je le relevai, je lui fis des caresses, et le rassurai par tout ce que je pus. Mais la besogne n’était pas, achevée ; car je m’apperçus alors que le Sauvage que j’avais assommé n’était pas tué, mais seulement étourdi, et qu’il commençait à se remettre. Je le montrai du doigt à mon Sauvage, en lui faisant remarquer qu’il n’était pas mort. Sur ce il me dit quelques mots, qui, bien que je ne les comprisse pas, me furent bien doux à entendre ; car c’était le premier son de voix humaine, la mienne exceptée, que j’eusse ouï depuis vingt-cinq ans. Mais l’heure de m’abandonner à de pareilles réflexions n’était pas venue ; le Sauvage abasourdi avait recouvré assez de force pour se mettre sur son séant et je m’appercevais que le mien commençait à s’en effrayer. Quand je vis cela je pris mon second fusil et couchai en joue notre homme, comme si j’eusse voulu tirer sur lui. Là-dessus, mon Sauvage, car dès lors je pouvais l’appeler ainsi, me demanda que je lui prêtasse mon sabre qui pendait nu à mon côté ; je le lui donnai : il ne l’eut pas plus tôt, qu’il courut à son ennemi et d’un seul coup lui trancha la tête si adroitement qu’il n’y a pas en Allemagne un bourreau qui l’eût fait ni plus vite ni mieux. Je trouvai cela étrange pour un Sauvage, que je supposais avec raison n’avoir jamais vu auparavant d’autres sabres que les sabres de bois de sa nation. Toutefois il paraît, comme je l’appris plus tard, que ces sabres sont si affilés, sont si pesants et d’un bois si dur, qu’ils peuvent d’un seul coup abattre une tête ou un bras. Après cet exploit il revint à moi, riant en signe de triomphe, et avec une foule de gestes que je ne compris pas il déposa à mes pieds mon sabre et la tête du Sauvage."

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)


2. Comparez le portrait des deux Vendredi. Quelles différences remarquez-vous? (2 points)

 "C’était un grand beau garçon, svelte et bien tourné, et à mon estime d’environ vingt-six ans. Il avait un bon maintien, l’aspect ni arrogant ni farouche et quelque chose de très-mâle dans la face ; cependant il avait aussi toute l’expression douce et molle d’un Européen, surtout quand il souriait. Sa chevelure était longue et noire, et non pas crépue comme de la laine. Son front était haut et large, ses yeux vifs et pleins de feu. Son teint n’était pas noir, mais très-basané, sans rien avoir cependant de ce ton jaunâtre, cuivré et nauséabond des Brésiliens, des Virginiens et autres naturels de l’Amérique ; il approchait plutôt d’une légère couleur d’olive foncé, plus agréable en soi que facile à décrire. Il avait le visage rond et potelé, le nez petit et non pas aplati comme ceux des Nègres, la bouche belle, les lèvres minces, les dents fines, bien rangées et blanches comme ivoire. – Après avoir sommeillé plutôt que dormi environ une demiheure, il s’éveilla et sortit de la caverne pour me rejoindre ; car j’étais allé traire mes chèvres, parquées dans l’enclos près de là. Quand il m’apperçut il vint à moi en courant, et se jeta à terre avec toutes les marques possibles d’une humble reconnaissance, qu’il manifestait par une foule de grotesques gesticulations. Puis il posa sa tête à plat sur la terre, prit l’un de mes pieds et le posa sur sa tête, comme il avait déjà fait ; puis il m’adressa touts les signes imaginables d’assujettissement, de servitude et de soumission, pour me donner à connaître combien était grand son désir de s’attacher à moi pour la vie. Je le comprenais en beaucoup de choses, et je lui témoignais que j’étais fort content de lui."

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)


3. Quels sont les arguments du Robinson de Tournier pour appeler Vendredi le rescapé? Les trouvez-vous acceptables? (3 points)

"En peu de temps je commençai à lui parler et à lui apprendre à me parler. D’abord je lui fis savoir que son nom serait VENDREDI ; c’était le jour où je lui avais sauvé la vie, et je l’appelai ainsi en mémoire de ce jour. Je lui enseignai également à m’appeler MAÎTRE, à dire OUI et NON, et je lui appris ce que ces mots signifiaient. – Je lui donnai ensuite du lait dans un pot de terre ; j’en bus le premier, j’y trempai mon pain et lui donnai un gâteau pour qu’il fît de même : il s’en accommoda aussitôt et me fit signe qu’il trouvait cela fort bon."

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)


4. Pourquoi Vendredi trouble-t-il Robinson? Expliquez le comportement de celui-là. ( 3 points)





lundi 7 novembre 2016

LA LÉGENDE NOIRE ET LA CONTROVERSE DE VALLADOLID




Image: Fray Bartolomé de las Casas

Questions:

1. Comparez le point de vue de Robinson avec celui de Montaigne. Êtes-vous d'accord avec son raisonement pour ne pas attaquer les cannibales?

2. Que savez-vous de la légende noire?


TEXTE 1:

 "Aussi long-temps que je fis ma tournée journalière à la colline mon dessein subsista dans toute sa vigueur, et mon esprit me parut toujours être en disposition convenable pour exécuter l’outrageux massacre d’une trentaine de Sauvages sans défense, et cela pour un crime dont la discussion ne m’était pas même entrée dans l’esprit, ma colère s’étant tout d’abord enflammée par l’horreur que j’avais conçue de la monstrueuse coutume du peuple de cette contrée, à qui, ce semble, la Providence avait permis, en sa sage disposition du monde, de n’avoir d’autre guide que leurs propres passions perverses et abominables, et qui par conséquent étaient livrés peut-être depuis plusieurs siècles à cette horrible coutume, qu’ils recevaient par tradition, et où rien ne pouvait les porter, qu’une nature entièrement abandonnée du Ciel et entraînée par une infernale dépravation. – Mais lorsque je commençai à me lasser, comme je l’ai dit, de cette infructueuse excursion que je faisais chaque matin si loin et depuis si long-temps, mon opinion elle-même commença aussi à changer, et je considérai avec plus de calme et de sangfroid la mêlée où j’allais m’engager. Quelle autorité, quelle mission avais-je pour me prétendre juge et bourreau de ces hommes criminels lorsque Dieu avait décrété convenable de les laisser impunis durant plusieurs siècles, pour qu’ils fussent en quelque sorte les exécuteurs réciproques de ses jugements ? Ces peuples étaient loin de m’avoir offensé, de quel droit m’immiscer à la querelle de sang qu’ils vidaient entre eux ? – Fort souvent s’élevait en moi ce débat : Comment puis-je savoir ce que Dieu lui-même juge en ce cas tout particulier ? Il est certain que ces peuples ne considèrent pas ceci comme un crime ; ce n’est point réprouvé par leur conscience, leurs lumières ne le leur reprochent point. Ils ignorent que c’est mal, et ne le commettent point pour braver la justice divine, comme nous faisons dans presque touts les péchés dont nous nous rendons coupables. Ils ne pensent pas plus que ce soit un crime de tuer un prisonnier de guerre que nous de tuer un bœuf, et de manger de la chair humaine que nous de manger du mouton.
De ces réflexions il s’ensuivit nécessairement que j’étais injuste, et que ces peuples n’étaient pas plus des meurtriers dans le sens que je les avais d’abord condamnés en mon esprit, que ces Chrétiens qui souvent mettent à mort les prisonniers faits dans le combat, ou qui plus souvent encore passent sans quartier des armées entières au fil de l’épée, quoiqu’elles aient mis bas les armes et se soient soumises.

Tout brutal et inhumain que pouvait être l’usage de s’entredévorer, il me vint ensuite à l’esprit que cela réellement ne me regardait en rien : ces peuples ne m’avaient point offensé ; s’ils attentaient à ma vie ou si je voyais que pour ma propre conservation il me fallût tomber sur eux, il n’y aurait rien à redire à cela ; mais étant hors de leur pouvoir, mais ces gens n’ayant aucune connaissance de moi, et par conséquent aucun projet sur moi, il n’était pas juste de les assaillir : c’eût été justifier la conduite des Espagnols et toutes les atrocités qu’ils pratiquèrent en Amérique, où ils ont détruit des millions de ces peuples, qui, bien qu’ils fussent idolâtres et barbares., et qu’ils observassent quelques rites sanglants, tels que de faire des sacrifices humains, n’étaient pas moins de fort innocentes gens par rapport aux Espagnols. Aussi, aujourd’hui, les Espagnols eux-mêmes et toutes les autres nations chrétiennes de l’Europe parlent-ils de cette extermination avec la plus profonde horreur et la plus profonde exécration, et comme d’une boucherie et d’une œuvre monstrueuse de cruauté et de sang, injustifiable devant Dieu et devant les hommes ! Par là le nom d’ESPAGNOL est devenu odieux et terrible pour toute âme pleine d’humanité ou de compassion chrétienne ; comme si l’Espagne était seule vouée à la production d’une race d’hommes sans entrailles pour les malheureux, et sans principes de cette tolérance marque avérée des cœurs magnanimes."

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)


TEXTE 2:

La controverse de Valladolid est un débat qui opposa essentiellement le dominicain Bartolomé de Las Casas et le théologien Juan Ginés de Sepúlvedaen deux séances d'un mois chacune (l'une en 1550 et l'autre en 1551) au collège San Gregorio de Valladolid, mais principalement par échanges épistolaires. Ce débat réunissait théologiens, juristes et administrateurs du royaume, afin que, selon le souhait de Charles Quint, il se traite et parle de la manière dont devaient se faire les conquêtes dans le Nouveau Monde, suspendues par lui, pour qu'elles se fassent avec justice et en sécurité de conscience 1.
La question était de savoir si les Espagnols pouvaient coloniser le Nouveau Monde et dominer les indigènes, les Amérindiens, par droit de conquête, avec la justification morale pouvant permettre de mettre fin à des modes de vie observés dans les civilisations précolombiennes, notamment la pratique institutionnelle du sacrifice humain, ou si les sociétés amérindiennes étaient légitimes malgré de tels éléments et que seul le bon exemple devait être promu via une colonisation - émigration.
Ce débat eut lieu sous le pontificat du pape Jules III.
C'est aussi un débat politique et religieux organisé en 1550 par Charles Quint qui fit cesser temporairement la colonisation de l'Amérique par la monarchie espagnole. Il avait pour but de définir officiellement la légitimité ou l'illégitimité de l'esclavage des peuples amérindiens.
Lors de ce procès, on officialise que les Amérindiens ont un statut égal à celui des Blancs. Cette décision ne s'appliquait pas aux Noirs d'Afrique dont l'esclavage n'était pas contesté : c'est d'ailleurs en raison de la controverse de Valladolid que les Européens vont pratiquer la traite des noirs pour alimenter le Nouveau-Monde en esclaves.

Sur le plan humain[modifier | modifier le code]

Le débat intellectuel issu de la controverse de Valladolid a inspiré les Nuevas Leyes de América, compilation de plus de 6 000 lois en neuf livres. Le souci sincère de Bartolomé de las Casas d'épargner les Indiens les a préservés (par rapport à l'Amérique du Nord anglo-saxonne, notamment) mais paradoxalement, il est à l'origine, non de la naissance mais de la généralisation, de la Traite des Noirs vers l'Amérique : empêchés d'employer les Indiens comme travailleurs forcés, les Espagnols cherchent des esclaves et nouent des contacts avec des négriers africains, portugais, génois, français… qui leur vendent sur plusieurs siècles des millions d'esclaves.
À l'aube du xixe siècle, Henri Grégoire conteste catégoriquement cette implication de Las Casas dans la généralisation de la traite des Noirs. Selon lui, l'accusation menée contre Las Casas est une calomnie montée de toutes pièces à partir des écrits d'Antonio de Herrera y Tordesillas5.
Grégoire soutient que l'accusation ne repose pas sur des sources concrètes ou vérifiables. Il y démontre également que Las Casas n'est pas soucieux de la seule situation aux Amériques, mais s'oppose, de manière globale, à toute forme d'impérialisme.
La publication posthume de Historia de las Indias, en 1875 (soit plus de trois siècles après la mort de Las Casas), lui donne raison. Dans le tome III, Las Casas se repent d'avoir accepté dans ses jeunes années, pour alléger le travail des Indiens, que les colons soient autorisés à faire entrer leurs esclaves noirs dans leurs encomiendas américaines (cette pratique existait cependant avant cet accord, Las Casas n'en est aucunement l'initiateur). À la suite de cet aveu, il condamne également cet esclavage, qu'il juge aussi injuste et inhumain que celui des Indiens. Herrera omet toutefois de mentionner ce repentir et donne ainsi lieu à un contresens que l'historiographie n'a cessé de répéter jusqu'à nos jours.

Sur le plan intellectuel[modifier | modifier le code]

Las Casas publiera en 1552 sa Brevísima relación de la destrucción de las Indias (« Très brève relation de la destruction des Indes ») dans laquelle il décrit les exactions des conquistadors6. Ce livre, abondamment publié et commenté aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne est à l'origine de la Légende Noire de la colonisation espagnole et servira d'argument moral à ces puissances pour lutter contre l'Espagne, chercher à prendre sa place en Amérique et détourner l'attention des crimes et génocides de leur propre colonisation.
Dans les pays protestants, cet ouvrage servira d'argument pour présenter l'Espagne, pays catholique et monarchique, comme rétrograde et obscurantiste.
Dans les faits l'argument ne tient pas : le pouvoir monarchique espagnol, et l'église catholique romaine ont constamment édicté des lois cherchant à protéger les indiens et à garantir leur liberté (la tenue de la controverse de Valladolid, à la demande de Charles Quint et des autorités ecclésiastiques, en est un bon exemple). Au contraire, les responsables politiques et du Congrès nord-américains ont ouvertement provoqué et organisé la spoliation et l'élimination des populations indiennes dont ils convoitaient les territoires (extermination planifiée des bisons, Indian Removal Act de 1830, déportation massive et parcage dans des « réserves »).
L'historiographie récente attribue également la brutale chute démographique de la population amérindienne davantage au choc bactériologique de l'échange colombien qu'aux violences perpétrées par les Espagnols durant la conquête et la colonisation de l'Amérique, et conteste la nature génocidaire des homicides et des mauvais traitements commis pendant l'empire espagnol
(source: Wikipedia)

DOCUMENT 3: (10 points)

1. Quelle fut la cause du rencontre? Pouquoi ces hommes ont-ils tenu un tel débat sur la nature humaine ou autre des Indiens? Utilisez le texte en photocopie de Claude Levi-Strauss.
2. Énumerez les arguments de Bartolomé de las Casas contre l'esclavage des Indiens.
3. Énumerez les arguments du maître Sepulveda en faveur de la situation d'exploitation des Indiens.
4. Résumez les conclusions des deux orateurs.
5. Quelle est la conclusion à laquelle on parvient?




   

jeudi 3 novembre 2016

CHAPITRE SIX: LE SEXE ET LA MORT





Questions de compréhension (pour mardi 8 novembre):


1. Au 5e et 6e paragraphes on parle de deux hommes, décrivez-les.  (2 points)


2. Immédiatement, Robinson retrouve l'autre île. Comment est-elle?  (2 points)


3. Pourquoi Robinson identifie-t-il Speranza aux limbes?  (2 points)


4. Quelle est la relation existant, d'après Robinson, entre le sexe et la mort? Expliquez. (3 points)


5. Quel est le produit de l'union sexuelle entre Robinson et l'île?  (1 point)





Pour apprendre plus sur la mandragore, cliquer ici.


Source des images: www.histoiredelafolie.fr


lundi 24 octobre 2016

LA PÉRIODE TELLURIQUE (ch. 5)




"Revenu alors de mon trouble, je commençai à regarder autour de moi et je trouvai cette caverne fort petite : elle pouvait avoir environ douze pieds ; mais elle était sans figure régulière, ni ronde ni carrée, car la main de la nature y avait seule travaillé. Je remarquai aussi sur le côté le plus profond une ouverture qui s’enfonçait plus avant, mais si basse, que je fus obligé de me traîner sur les mains et sur les genoux pour y passer. Où aboutissait-elle, je l’ignorais. N’ayant point de flambeau, je remis la partie à une autre fois, et je résolus de revenir le lendemain pourvu de chandelles, et d’un briquet que j’avais fait avec une batterie de mousquet dans le bassinet de laquelle je mettais une pièce d’artifice.  
En conséquence, le jour suivant je revins muni de six grosses chandelles de ma façon, – car alors je m’en fabriquais de très-bonnes avec du suif de chèvre ; – j’allai à l’ouverture étroite, et je fus obligé de ramper à quatre pieds, comme je l’ai dit, à peu près l’espace de dix verges : ce qui, je pense, était une tentative assez téméraire, puisque je ne savais pas jusqu’où ce souterrain pouvait aller, ni ce qu’il y avait au bout. Quand j’eus passé ce défilé je me trouvai sous une voûte d’environ vingt pieds de hauteur. Je puis affirmer que dans toute l’île il n’y avait pas un spectacle plus magnifique à voir que les parois et le berceau de cette voûte ou de cette caverne. Ils réfléchissaient mes deux chandelles de cent mille manières. Qu’y avait-il dans le roc ? Étaient-ce des diamants ou d’autres pierreries, ou de l’or, – ce que je suppose plus volontiers ? – je l’ignorais.  
Bien que tout-à-fait sombre, c’était la plus délicieuse grotte qu’on puisse se figurer. L’aire en était unie et sèche et couverte d’une sorte de gravier fin et mouvant. On n’y voyait point d’animaux immondes, et il n’y avait ni eau ni humidité sur les parois de la voûte. La seule difficulté, c’était l’entrée ; difficulté que toutefois je considérais comme un avantage, puisqu’elle en faisait une place forte, un abri sûr dont j’avais besoin. Je fus vraiment ravi de ma découverte, et je résolus de transporter sans délai dans cette retraite tout ce dont la conservation m’importait le plus, surtout ma poudre et toutes mes armes de réserve, c’est-à-dire deux de mes trois fusils de chasse et trois de mes mousquets : j’en avais huit. À mon château je n’en laissai donc que cinq, qui sur ma redoute extérieure demeuraient toujours braqués comme des pièces de canon, et que je pouvais également prendre en cas d’expédition."

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)  

Questions de compréhension: (pour mercredi 2 novembre)

1. Expliquez l'origine de la dite "période tellurique" et ce qui va se passer dans la grotte (2 points)

2. Pourquoi Robinson identifie-t-il l'île à sa mêre? (2 p.)

3. Par quelles phrases se manifeste-on que Robison est un produit de l'île? (à deux reprises) Copiez-les. (2 p.)

4. Pourquoi Robinson renonce-t-il à la grotte? (2 p.)

5. Quels sont les deux sens opposés dans lequels se poursuit l'oeuvre de Robinson? (2 p.)






Source des images: Wikipedia

lundi 17 octobre 2016

MONTAIGNE ET LES CANNIBALES








Ce texte est un extrait du chapitre « des cannibales » des Essais de Montaigne écrits au XVIème siècle, en plein milieu des guerres de religion et de l’expansion de l’Europe vers le nouveau monde.Montaigne raconte à la fin du chapitre, sa rencontre avec trois brésiliens présentés à Rouen au roi Charles IX, en 1562. Il montre la relativité des jugements et critique l’ethnocentrisme européen. Il observe, compare leurs mœurs et tente d’acquérir une objectivité optimale et de se libérer de ses préjugés. Comment lorsqu’on est sensible aux barbaries sévissant dans son pays peut on considérer celles que l’on considère être le fait des barbares ? L’expression « l’autre monde » place le débat du coté des barbares. Cette fois ci, ce sont les conquis qui affublent les Portugais de cette appellation. Montaigne déplace le problème de l’ethnocentrisme : le regard part des Barbares vers les Européens. Cette expression sert la thèse de la relativité des jugements au cœur de la délibération des Essais.
    La thèse de Montaigne est énumérée avant : « or, je trouve, pour revenir à mon propos qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation…sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ». 


Texte étudié

Des Cannibales


      Ils ont leurs guerres contre les nations qui sont au-delà de leurs montagnes, plus avant en la terre ferme, auxquelles ils vont tout nus, n'ayant autres armes que des arcs ou des épées de bois, apointées par un bout, à la mode des langues de nos épieux. C'est chose émerveillable que de la fermeté de leurs combats, qui ne finissent jamais que par meurtre et effusion de sang ; car, de déroutes et d'effroi, ils ne savent que c'est. Chacun rapporte pour son trophée la tête de l'ennemi qu'il a tué, et l'attache à l'entrée de son logis. Aprés avoir longtemps bien traité leurs prisonniers, et de toutes les commodités dont ils se peuvent aviser, celui qui en est le maître, fait une grande assemblée de ses connaissants ; il attache une corde à l'un des bras du prisonnier, par le bout de laquelle il le tient éloigné de quelques pas, de peur d'en être offensé, et donne au plus cher de ses amis l'autre bras à tenir de même ; et eux deux, en présence de toute l'assemblée, l'assomment à coups d'épée.
      Cela fait, ils le rôtissent et en mangent en commun et en envoient des lopins à ceux de leurs amis qui sont absents. Ce n'est pas, comme on pense, pour s'en nourrir, ainsi que faisaient anciennement les Scythes ; c'est pour représenter une extrême vengeance. Et qu'il soit ainsi, ayant aperçu que les Portugais, qui s'étaient ralliés à leurs adversaires, usaient d'une autre sorte de mort contre eux, quand ils les prenaient, qui était de les enterrer jusques à la ceinture, et tirer au demeurant du corps force coups de trait, et les pendre après, ils pensèrent que ces gens ici de l'autre monde, comme ceux qui avaient sexué la connaissance de beaucoup de vices parmi leur voisinage, et qui étaient beaucoup plus grands maîtres qu'eux en toute sorte de malice, ne prenaient pas sans occasion cette sorte de vengeance, et qu'elle devait être plu.s aigre que la leur, commencèrent de quitter leur façon ancienne pour suivre celle-ci.
      Je ne suis pas marri que nous remarquons l'horreur barbaresque qu'il y a en une telle action, mais oui bien de quoi, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres. Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort, à déchirer par tourments et par gênes un corps encore plein de sentiment, le faire rôtir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux (comme nous l'avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entré des voisins et concitoyens, et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et manger après qu'il est trépassé.
      Chrysippe et Zénon, chefs de la secte stoïque ; ont bien pensé qu'il n'y avait aucun mal de se servir de notre charogne à quoi que ce fut pour notre besoin, et d'en tirer de la nourriture ; comme nos ancêtres, étant assiégés par César en la ville de Alésia, se résolurent de soutenir la faim de ce siège par les corps des vieillards, des femmes et d'autres personnes inutiles au combat. “ Les Gascons, dit-on, s'étant servis de tels aliments, prolongèrent leur vie. ”.
      Et les médecins ne craignent pas de s'en servir à toute sorte d'usage pour notre santé ; soit pour l'appliquer au-dedans ou au-dehors ; mais il ne se trouva jamais aucune opinion si déréglée qui excusât la trahison, la déloyauté, la tyrannie, la cruauté, qui sont nos fautes ordinaires.
      Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie.
source: bacdefrançais.net

dimanche 16 octobre 2016

ROBINSON ET TENN (ch. 4)





Questions de compréhension écrite (à faire sur le cahier pour lundi 24 octobre):

1.Comparez les réactions des deux Robinsons (celui de Tournier pages 74-78) lors de leur découverte des activités des cannibales sur l'île: (5 points)

 "Mais quelle contrée du monde était-ce ? Tout ce qu’il m’était permis de savoir, c’est qu’elle devait nécessairement faire partie de L’Amérique. D’après toutes mes observations, je conclus qu’elle confinait aux possessions espagnoles, qu’elle était sans doute toute habitée par des Sauvages, et que si j’y eusse abordé, j’aurais eu à subir un sort pire que n’était le mien. J’acquiesçai donc aux dispositions de la Providence, qui, je commençais à le reconnaître et à le croire, ordonne chaque chose pour le mieux. C’est ainsi que je tranquillisai mon esprit, bien loin de me tourmenter du vain désir d’aller en ce pays.
En outre, après que j’eus bien réfléchi sur cette découverte, je pensai que si cette terre faisait partie du littoral espagnol, je verrais infailliblement, une fois ou une autre passer et repasser quelques vaisseaux ; et que, si le cas contraire échéait, ce serait une preuve que cette côte faisait partie de celle qui s’étend entre le pays espagnol et le Brésil ; côte habitée par la pire espèce des Sauvages, car ils sont cannibales ou mangeurs d’hommes, et ne manquent jamais de massacrer et de dévorer tout ceux qui tombent entre leurs mains.

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 Ayant vécu quinze années dans ce lieu, et n’ayant point encore rencontré l’ombre d’une créature humaine, il était donc probable que si quelquefois on relâchait à cette île, on se rembarquait aussi tôt que possible, puisqu’on ne l’avait point jugée propre à s’y établir jusque alors.
Le plus grand danger que j’avais à redouter c’était donc une semblable descente accidentelle des gens de la terre ferme, qui, selon toute apparence, abordant à cette île contre leur gré, s’en éloignaient avec toute la hâte possible, et n’y passaient que rarement la nuit pour attendre le retour du jour et de la marée. Ainsi je n’avais rien autre à faire qu’à me ménager une retraite sûre pour le cas où je verrais prendre terre à des Sauvages.


De cette manière j’eus un double rempart : celui du dehors était renforcé de pièces de charpente, de vieux câbles, et de tout ce que j’avais jugé propre à le consolider, et percé de sept meurtrières assez larges pour passer le bras. Du côté extérieur je l’épaissis de dix pieds, en amoncelant contre toute la terre que j’extrayais de ma grotte, et en piétinant dessus. Dans les sept meurtrières j’imaginai de placer les mousquets que j’ai dit avoir sauvés du navire au nombre de sept, et de les monter en guise de canons sur des espèces d’affûts ; de sorte que je pouvais en deux minutes faire feu de toute mon artillerie. Je fus plusieurs grands mois à achever ce rempart, et cependant je ne me crus point en sûreté qu’il ne fût fini.

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Quand je fus arrivé au bas de la colline, à l’extrémité de l’île, où vraiment je n’étais jamais allé, je fus tout aussitôt convaincu qu’un vestige de pied d’homme n’était pas une chose aussi étrange en ce lieu que je l’imaginais. – Si par une providence spéciale je n’avais pas été jeté sur le côté de l’île où les Sauvages ne venaient jamais, il m’aurait été facile de savoir que rien n’était plus ordinaire aux canots du continent, quand il leur advenait de s’éloigner un peu trop en haute mer, de relâcher à cette portion de mon île ; en outre, que souvent ces Sauvages se rencontraient dans leurs pirogues, se livraient des combats, et que les vainqueurs menaient leurs prisonniers sur ce rivage, où suivant l’horrible coutume cannibale, ils les tuaient et s’en repaissaient, ainsi qu’on le verra plus tard.
Quand je fus descendu de la colline, à la pointe Sud-Ouest de l’île, comme je le disais tout-à-l’heure, je fus profondément atterré. Il me serait impossible d’exprimer l’horreur qui s’empara de mon âme à l’aspect du rivage, jonché de crânes, de mains, de pieds et autres ossements. Je remarquai surtout une place où l’on avait fait du feu, et un banc creusé en rond dans la terre, comme l’arène d’un combat de coqs, où sans doute ces misérables Sauvages s’étaient placés pour leur atroce festin de chair humaine.
Je fus si stupéfié à cette vue qu’elle suspendit pour quelque temps l’idée de mes propres dangers : toutes mes appréhensions étaient étouffées sous les impressions que me donnaient un tel abyme d’infernale brutalité et l’horreur d’une telle dégradation de la nature humaine. J’avais bien souvent entendu parler de cela, mais jusque-là je n’avais jamais été si près de cet horrible spectacle. J’en détournai la face, mon cœur se souleva, et je serais tombé en faiblesse si la nature ne m’avait soulagé aussitôt par un violent vomissement. Revenu à moi-même, je ne pus rester plus long-temps en ce lieu ; je remontai en toute hâte sur la colline, et je me dirigeai vers ma demeure.
Quand je me fus un peu éloigné de cette partie de l’île, je m’arrêtai tout court comme anéanti. En recouvrant mes sens, dans toute l’affection de mon âme, je levai au Ciel mes yeux pleins de larmes, et je remerciai Dieu de ce qu’il m’avait fait naître dans une partie du monde étrangère à d’aussi abominables créatures, et de ce que dans ma condition, que j’avais estimée si misérable, il m’avait donné tant de consolations que je devais plutôt l’en remercier que m’en plaindre ; et par-dessus tout de ce que dans mon infortune même j’avais été réconforté par sa connaissance et par l’espoir de ses bénédictions : félicité qui compensait et au-delà toutes les misères que j’avais souffertes et que je pouvais souffrir encore."

(D. Defoe, Robinson Crusoé)

2. Décrivez les conséquences de l'arrêt de la clepsydre (Tournier, Vendredi, pp. 92-95) (5 points)

Production écrite: Rédaction (à faire sur un fichier pour mercredi 26 octobre). (10 points)

D'après l'épisode de Tenn (pp. 90-91), considérez-vous qu'un animal domestique peut suppléer le besoin de compagnie humaine d'une personne restée seule? (Rédigez un texte de 250 mots environ doté d'introduction, dévéloppement en paragraphes, et conclusion)

CRITÈRES D'ÉVALUATION DES TRAVAUX:
1. Dans les noms du fichier à envoyer (qui devra être au format .doc) il faut inclure le code du travail, le nom et l'initiale du prénom. Ex: ce1DURANM.doc; pe1GUERRAJ.doc.
2.Le nom de l'élève et l'énoncé de l'activité doivent être écrits dans le document.
3.Les exercices au format numérique ne seront pas notés au cas où ils n'accompliraient pas les réglès énoncées au points 1 et 2.
4.Il faut passer le correcteur Word avant avoir envoyé chaque fichier. Si le professeur trouve plus de trois fautes localisables par le correcteur word, l'exercice obtiendra un zéro dans un premier temps.
5.Tous les quatres exercices (ou moins si nécessaire) d'une compétence sur la plateforme ou le cahier perso (CE, CO, PE) équivaudront à un examen.



  

lundi 10 octobre 2016

LA SOUILLE (ch. 3)




A. DEFINITION: − VÉN. Lieu bourbeux où le sanglier se vautre. Synon. souil (infra rem.).Prendre souille. (Dict. xixes.). Les souilles ne sont pas les mêmes l'été et l'hiver, ce sont là choses bien connues sur tout terroir de chasse. L'observatoire, établi à côté des meilleures souilles, se recommande davantage que l'affût debout ou assis, qui convient mieux pour l'affût du sanglier au gagnage (VidronChasse, 1945, p. 93).

B. CONSOLATION ET INDUSTRIE DE ROBINSON.


 "Mais alors je commençais à me repaître de nouvelles pensées. Je lisais chaque jour la parole de Dieu, et j’en appliquais toutes les consolations à mon état présent. Un matin que j’étais fort triste, j’ouvris la Bible à ce passage : – « JAMAIS, JAMAIS, JE NE TE DÉLAISSERAI ; JE NE T ’ABANDONNERAI JAMAIS ! » – Immédiatement il me sembla que ces mots s’adressaient à moi ; pourquoi autrement m’auraient-ils été envoyés juste au moment où je me désolais sur ma situation, comme un être abandonné de Dieu et des hommes ? – « Eh bien ! me dis-je, si Dieu ne me délaisse point, que m’importe que tout le monde me délaisse ! puisque, au contraire, si j’avais le monde entier, et que je perdisse la faveur et les bénédictions de Dieu, rien ne pourrait contrebalancer cette perte. »
Dès ce moment-là j’arrêtai en mon esprit qu’il m’était possible d’être plus heureux dans cette condition solitaire que je ne l’eusse jamais été dans le monde en toute autre position. Entraîné par cette pensée, j’allais remercier le Seigneur de m’avoir relégué en ce lieu.
Mais à cette pensée quelque chose, je ne sais ce que ce fut, me frappa l’esprit et m’arrêta. – « Comment peux-tu être assez hypocrite, m’écriai-je, pour te prétendre reconnaissant d’une condition dont tu t’efforces de te satisfaire, bien qu’au fond du cœur tu prierais plutôt pour en être délivrer ? » Ainsi j’en restai là. Mais quoique je n’eusse pu remercier Dieu de mon exil, toutefois je lui rendis grâce sincèrement de m’avoir ouvert les yeux par des afflictions providentielles afin que je pusse reconnaître ma vie passée, pleurer sur mes fautes et me repentir. – Je n’ouvrais jamais la Bible ni ne la fermais sans qu’intérieurement mon âme ne bénit Dieu d’avoir inspiré la pensée à mon ami d’Angleterre d’emballer, sans aucun avis de moi, ce saint livre parmi mes marchandises, et d’avoir permis que plus tard je le sauvasse des débris du navire.

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Ceci fut pour moi un grand sujet d’encouragement ; je pressentis qu’à l’avenir il plairait à Dieu que je ne manquasse pas de pain. Toutefois je n’étais pas encore hors d’embarras : je ne savais comment moudre ou comment faire de la farine de mon grain, comment le vanner et le bluter ; ni même, si je parvenais à le mettre en farine, comment je pourrais en faire du pain ; et enfin, si je parvenais à en faire du pain, comment je pourrais le faire cuire. Toutes ces difficultés, jointes au désir que j’avais d’avoir une grande quantité de provisions, et de m’assurer constamment ma subsistance, me firent prendre la résolution de ne point toucher à cette récolte, de la conserver tout entière pour les semailles de la saison prochaine, et, à cette époque, de consacrer toute mon application et toutes mes heures de travail à accomplir le grand œuvre de me pourvoir de blé et de pain.
C’est alors que je pouvais dire avec vérité que je travaillais pour mon pain. N’est-ce pas chose étonnante, et à laquelle peu de personnes réfléchissent, l’énorme multitude d’objets nécessaires pour entreprendre, produire, soigner, préparer, faire et achever UNE PARCELLE DE PAIN.
Moi, qui étais réduit à l’état de pure nature, je sentais que c’était là mon découragement de chaque jour, et d’heure en heure cela m’était devenu plus évident, dès lors même que j’eus recueilli la poignée de blé qui, comme je l’ai dit, avait crû d’une façon si inattendue et si émerveillante".

(D. DEFOE, Robinson Crusoe)




C. Questions de compréhension (pour lundi 17 octobre)


1. Par quelles raisons Robinson décide-t-il de renommer l'île? (pp. 45-46) (2 points)


2. Quel est le sens que Robinson lui-même attribue à la souille? (pp. 49-51) (2 points)


3. Décrivez le processus de deshumanisation auquel Robinson fait référence (pp. 52-55) (2 points)


4. Dans quelle mesure le contrôl du temps et les nouvelles règles de Robison correspondent à la morale précapitaliste protestante? (pp. 60-62) (3 points)


5. Comment peut-on expliquer le retour de Tenn? (pp. 63-65) (1 point)